La surexploitation de l’eau, facteur de risque sismique en Californie


Samedi 24 Mai 2014

La surexploitation de l’eau, facteur de risque sismique en Californie
L’exploitation intensive de l’eau dans le centre de la Californie, essentiellement pour les besoins de l’agriculture, risque d’accélérer le rythme des séismes dans l’ouest américain, suggère une étude publiée mercredi.
Les scientifiques estiment que l’extraction d’eau, l’irrigation et des phénomènes d’évaporation ont provoqué au cours des 150 dernières années la disparition de 160 kilomètres cubes d’eau (1km3 équivaut à 1.000 milliards de litres) dans les nappes phréatiques de la Vallée centrale de Californie.
Une telle perte de volume pour les roches du sous-sol que cela a fini par influer sur les mouvements de la croûte terrestre et l’activité sismique de la zone, proche de la célèbre faille de San Andreas, estiment Colin Amos, géologue à la Western Washington University, et son équipe.
Grâce à un réseau de balises GPS, les chercheurs ont mesuré les variations du relief dans la vallée de San Joaquin, l’un des greniers des Etats-Unis qui assure environ la moitié de sa production de fruits et légumes.
Les géologues savaient déjà que cette vallée subit des phénomènes d’affaissement, parfois très prononcés (près de 30 cm par an à certains endroits, un record cumulé à 5,50 mètres), provoqués par l’extraction d’eau souterraine. Une activité qui n’est frappée d’aucune limitation réglementaire en Californie, contrairement à de nombreux autres Etats voisins.
Colin Amos a découvert que certaines zones rocheuses bordant la vallée de San Joaquin, dont la fameuse Sierra Nevada, s’élevaient quant à elles de 1 à 3 mm chaque année, en une sorte de choc en retour lié à l’élasticité de la croûte terrestre.
Cette tendance saisonnière, liée aux précipitations et qui culmine à la saison sèche (fin de l’été et début de l’automne), s’accompagne d’un phénomène de fond qui s’accentue d’année en année et qui correspond à la surexploitation des nappes phréatiques, écrivent les chercheurs dans leur étude, publiée par la revue britannique Nature.
Cette surélévation chronique d’une partie de la Californie centrale modifie les tensions qui s’exercent sur la faille de San Andreas, augmentant probablement la fréquence des petits séismes dans la région, mais aussi potentiellement, à plus long terme, les risques d’un tremblement de terre majeur.
“Ces résultats suggèrent que les activités humaines peuvent augmenter progressivement le rythme des séismes”, soulignent les chercheurs, qui s’inquiètent d’autant plus que la demande en eau devrait continuer à grimper en Californie malgré les effets négatifs du changement climatique sur cette ressource.
 


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