Après la rencontre, le contraste était saisissant entre la réserve de l’Italien et l’ambiance de triomphe romain qui accompagnait le tour d’honneur des joueurs à Wembley, au rythme du tube de Take That, “Rule The World” (“Règne sur le monde”).
“Je suis content du résultat”, résume Capello dont ce sera à peu près le seul satisfecit de la soirée. Pour le reste, il a vu son équipe dominée dans la possession, dans le mouvement, étouffée au milieu en première période, ne trouvant le salut que dans son arme traditionnelle, le jeu aérien.
“Quand on joue en contre, on est vraiment dangereux. Mais je ne veux pas me contenter de jouer en contre. Je veux plus”, a exigé Capello dans une déclaration rapportée par l’AFP. “Pour moi, il est primordial de presser pour récupérer le ballon rapidement.” Or, dans ce secteur, l’Angleterre a failli. En l’absence de Gareth Barry, toujours incertain pour le Mondial, et de l’homme qui apporte du liant au jeu anglais, Frank Lampard, ménagé, les clés du milieu avaient été confiées à Michael Carrick et James Milner. La performance du premier a été à la hauteur de sa mauvaise saison, le second a démontré qu’on n’entrait pas toujours facilement dans le grand bain international.
A tel point qu’en seconde période, Capello a replacé Steve Gerrard dans l’axe, une adaptation qui a permis à l’Angleterre de repartir de l’avant, mais qui va remettre au centre du débat la sempiternelle question: Gerrard et Lampard peuvent-ils jouer côte à côte sans se marcher sur les pieds ? Capello s’en dit convaincu, malgré les échecs de ses prédécesseurs à trouver une complémentarité entre eux. Mais force est de constater que quand il a pu éviter cette configuration, il l’a fait. Pour “régner sur le monde”, l’Angleterre aurait par ailleurs tout intérêt à ce que le défenseur Rio Ferdinand ne connaisse pas une énième rechute de ses problèmes de dos. Car Ledley King n’est pas au niveau. Régulièrement pris de vitesse par Giovani Dos Santos et Carlos Vela, il est coupable sur le but mexicain et a souffert dans le placement.
Mais pas autant que l’arrière gauche Leighton Baines, dont le martyre est venu confirmer qu’Ashley Cole était indispensable.
Dernière incertitude pour les Anglais: où en est vraiment Wayne Rooney ? L’attaquant, considéré comme le joueur clé de la campagne anglaise, a été très discret. Fut-ce en raison d’un manque de bons ballons, qui l’a forcé à revenir les chercher très bas, ou faut-il y voir la persistance d’une fatigue physique évidente en fin de saison ? Peu avant le terme du match, Rooney, souffrant d’une douleur au cou, a fait signe à son banc qu’il voulait être remplacé, un geste très inhabituel chez lui.
“No problem”, assure Capello avant de s’en sortir par une pirouette: “Il vaut mieux être décevant maintenant que pendant le Mondial”.