
De plus en plus de pathologies sont en effet résistantes aux antibiotiques existants, souvent trop utilisés, et il est de plus en plus difficile de développer de nouveaux antibiotiques pour les combattre. Selon elle, d'ici 20 ans, il pourrait devenir courant que les patients décèdent à cause d'infections de routine suite à des opérations, faute d'antibiotiques efficaces.
Voici dix ans ou à peine plus, quand vous téléphoniez à un ami pour lui dire que vous aviez la grippe, vous vous entendiez recommander de prendre une aspirine puis d’aller au lit : ce n’est pas rien, en si peu de temps, d’avoir réussi à transformer une aussi banale infection saisonnière en menace sanitaire de premier plan pour le monde entier. Ce l’est d’autant moins que l’on connaît parfaitement les auteurs de cette escroquerie (les lobbies pharmaceutiques), leurs complices (les autorités sanitaires – OMS et ministres inclus – et leurs experts), son mobile (l’argent facile), ainsi que son mode opératoire (l’affolement des populations grâce aux médias).
Et pendant ce temps-là, en silence sinon sans dégâts, rôde l’incommensurable menace sanitaire d’infections bactériennes résistantes à toute antibiothérapie, qui nous ramènerait aux temps pas si lointains où, nonobstant le rôle majoritairement favorable des infections virales (comme la grippe) sur l’entretien et la re-stimulation du système immunitaire des gens, l’humanité vivait dans un état de précarité quotidienne absolue à l’égard du moindre staphylocoque ou du moindre streptocoque : cherchez l’erreur…
Du point de vue politique qui est celui du site Atlantico, cette terrible menace des résistances antibiotiques est d’autant plus instructive qu’elle apparaît comme un fort efficace décodeur des déterminismes rendant compte des grandes affaires de santé publique.
La fourberie des politiques, prompts à s’exhiber comme « ne décolérant pas » devant quelques histoires médico-légales faciles ressassées jusqu’à l’écoeurement par des médias complaisants, mais essentiellement passifs – voire carrément complices – devant des scandales vertigineux imputables à leur connivence à l’endroit des lobbies. Ainsi, même s’il est difficile d’obtenir des chiffres précis quant au pourcentage de consommation concerné (certains disent jusqu’à 50%), les sources convergent pour faire de la surconsommation vétérinaire une cause majeure des résistances antibiotiques, sachant qu’outre un usage anti-infectieux lié à des conditions d’élevage qui défient l’entendement (pour ne point parler de la morale), une bonne part de cette surconsommation tient à une indication anabolisante : il n’est nul besoin d’experts ni d’expertises contradictoires derrière quoi s’abriter pour constater qu’administrer des antibiotiques afin de faire grossir les animaux est un non-sens. En revanche, il devrait aller de soi que les décisions d’interdiction n’ont d’intérêt que si elles s’accompagnent d’une volonté éminemment politique visant : 1/ leur respect effectif (d’où nécessité de contrôles et, plus encore, de sanctions dissuasives) ; 2/ leur élargissement à l’échelle internationale.