La rentrée printanière de l’Hémicycle s’invite à l’émission Tiyarat : Décryptage de l’action parlementaire et politique avec Driss Lachgar


M’Hamed Hamrouch
Mercredi 14 Avril 2010

La rentrée printanière de l’Hémicycle s’invite à l’émission Tiyarat : Décryptage de l’action parlementaire et politique avec Driss Lachgar
Driss Lachgar l’avait prédit : « La session du printemps sera marquée par un débat passionné ». Nous étions en effet loin du débat serein, intelligible et rationnel. En lieu et place du discours de la raison, on a eu droit à l’affabulation, l’approximation et les invectives gratuites. Certains ne se sont pas privés de ce malin plaisir de tremper dans l’encrier nihiliste. Bref, le débat n’avait pas l’air d’être passionnant. Il fallait attendre que l’orage se calme pour espérer un retour à la raison. Or, l’invité spécial de l’émission « Tiyarat » du lundi 12 avril en avait à revendre. Le ministre chargé des Relations avec le Parlement, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a remis le débat à sa véritable place. « Jamais les institutions de l’Etat, dont le Parlement, n’ont été autant crédibles qu’elles ne le sont aujourd’hui », a-t-il dit, en réponse à la question d’Abdessamad Chérif (animateur de l’émission Tiyarat). « Il est loin ce temps où les projets de loi étaient adoptés, non au Parlement, mais dans les coulisses du ministère de l’Intérieur », a rappelé le ministre Lachgar, à ceux qui s’acharnent à ne voir dans le Parlement maintenant qu’une institution paralysée oubliant, à l’insu de leur gré, les progrès notables réalisés par l’Hémicycle depuis la moitié des années quatre-vingt-dix. La commission d’enquête parlementaire sur le scandale du CIH, celle qui a enquêté sur les événements de Sidi Ifni et bien d’autres sont encore là pour rappeler que la fameuse ère de l’impunité est bel et bien révolue.
Interrogé sur le récent rapport de la Cour des comptes, et en réponse à ceux qui reprochent à l’actuel Exécutif de ne rien faire à ce sujet, le ministre Lachgar lève là encore un gros amalgame. « Il n’appartient pas au gouvernement, moins encore aux partis politiques, de donner une suite judiciaire à ce rapport, mais au premier responsable de cette Cour qui a le statut de magistrat », a-t-il clarifié. Et puis, ceux qui appellent les partis à assumer leur responsabilité à cet égard ne sont pas sans savoir que ces mêmes partis, en tout cas leur majorité, ont en effet appelé à donner une tournure judiciaire à l’affaire. Leur responsabilité devrait à l’évidence s’arrêter à ce stade, car on ne peut demander à un parti politique d’être justicier.
Mais passons, car une autre grosse confusion pointe au tableau : L’élection d’Abdelouahed Radi à la tête de la Chambre des représentants (encore elle !). L’animateur croyait relever un manquement de la part du Premier secrétaire de l’USFP à son engagement de se consacrer uniquement à la refondation du parti. Certains ont poussé l’amnésie jusqu’à oublier que M. Radi avait promis, lors du huitième Congrès de l’USFP en 2008, de démissionner du gouvernement, et non de sa responsabilité en tant que député. Car M. Radi est d’abord un député, et c’est en tant que tel qu’il s’est présenté candidat à la présidence de la deuxième Chambre. Et puis après, précise le ministre Lachgar, « le travail parlementaire et l’action politique du parti vont de pair ». On se demande où un parti politique va défendre ses idées sinon au Parlement, espace de débat démocratique par excellence. « Les arguments donnés par M. Radi pour justifier sa candidature à la présidence de la deuxième Chambre sont convaincants », a certifié M. Lachgar, membre du Bureau politique de l’USFP.
Sur le point de savoir quelle issue a été donnée au mémorandum de l’USFP pour les réformes institutionnelle et constitutionnelle, M. Lachgar a affirmé que cette initiative a le mérité d’avoir d’abord remis cette question à l’ordre du jour. Le responsable ittihadi a indiqué que cette question est devenue une revendication collective, partant de la base jusqu’au sommet de l’Etat. Dans son discours du 3 janvier dernier, le Souverain avait affirmé que le chantier de la régionalisation avancée ouvrait la voie à de telles réformes. Et puis, « les revendications de l’USFP somme toute ne sont pas nées du néant, il suffit de se référer aux recommandations du Rapport du cinquantenaire et celles de l’Instance Equité et Réconciliation (IER) pour s’en rendre compte », précise M. Lachgar. « Dans ce Maroc en mouvement permanent, la question de la réforme s’impose d’elle-même », conclut le ministre Lachgar appelant à cet effet à un véritable « sursaut politique » pour gagner le pari du renouveau. 


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