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En réponse à une question orale devant la Chambre des représentants, Nizar Baraka a indiqué que la réflexion sur un scénario de réforme fait encore défaut. En effet, malgré les six réunions organisées par la Commission technique depuis la nomination de l’actuel gouvernement et la multitude de travaux accumulés, l’Exécutif a encore du mal à trancher.
De l’aveu même du ministre, la situation est inquiétante et exige une intervention rapide. Pour preuve, la Caisse marocaine des retraites (CMR) qui couvre les fonctionnaires, va connaître son premier déficit de paiement en 2012 et un épuisement total des réserves d’ici 2017, si aucune réforme de fond n’est entreprise à temps.
Pourtant, Nizar Baraka ne nous apprend rien de nouveau. Il ne fait que reprendre à la lettre les propos tenus par Mohamed Saâd Alami, ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de la Modernisation des secteurs publics, devant la Chambre des représentants, lors de la dernier législature.
Ce dernier a affirmé qu’il faut attendre les conclusions de la Commission nationale chargée de réformer le régime des retraites et de la Commission technique pour envisager les scénarios à même de sortir le secteur de sa crise actuelle.
En résumé, rien de probant n’a été décidé et le problème a été donc transmis en l’état au gouvernement actuel. Le dossier a l’air d’une patate chaude dont ne veut aucun gouvernement.
En effet, depuis 2000, les études et les commissions se succèdent et s’enchaînent sans résultats tangibles.
C’est le cas du Comité de suivi des études actuarielles qui a produit deux rapports en 2000 et 2002 sur le diagnostic de la situation des régimes de retraite et sur les pistes de réforme. C’est également le cas des travaux du colloque national sur la réforme du secteur de la retraite qui a donné naissance en janvier 2004 à la Commission nationale technique présidée par le Premier ministre et les études et rapports de la Direction des assurances et de la prévoyance sociale du ministère des Finances, du Bureau international du travail (BIT) et du bureau d’études Actuaria. Toutes ces études ont tiré la sonnette d’alarme face à la situation préoccupante des régimes de retraite et toutes ont été unanimes à considérer que le débat sur la réforme des retraites faisait toujours obligation de répondre à plusieurs questions. Notamment celles du taux de remplacement des actifs affiliés, du rôle des régimes complémentaires obligatoires, du niveau de la pension minimum à garantir et de son financement, de la transparence de la redistribution, de l’extension de la couverture aux catégories qui n’en bénéficient pas et de la pérennité du système du fait qu’il est confronté à une précarité galopante de l’emploi et à une augmentation prévisible du nombre de chômeurs réels ou déguisés.
Des questions auxquelles le gouvernement Benkirane ne semble pas apte à apporter une réponse claire et convaincante pour le moment.
D’après le ministre de l’Economie et des Finances, l’Exécutif peine encore à trancher entre certaines réformes à caractère paramétrique et, surtout, à assumer les méfaits de leurs incidences prévisibles sur le pouvoir d’achat des cotisants et des retraités ainsi que sur la compétitivité des entreprises. Toute réforme, en la matière, exige, en effet, un courage politique à toute épreuve.
«On va prendre les décisions adéquates en temps opportun», a conclu le ministre. Mais dans combien de temps? Affaire à suivre.