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« La Coalition insiste sur le fait que le droit à la vie est sacré et considère que la peine de mort est une peine qui n'est pas répressive et représente un acte de mort prémédité au nom de la loi », a signalé M. Lemrissi.
Grâce aux dispositions de la nouvelle Constitution, les conditions nécessaires à l'abolition de cette peine sont enfin réunies, et les participants à cette conférence en sont convaincus. Mais les obstacles sont nombreux. Certains d'entre eux résident dans les « vestiges idéologiques de nature religieuse et sociétale », a indiqué Mohamed Houssaini Al Idrissi. « Le plus grand obstacle que nous devrons franchir est toutefois politique, » a-t-il relevé. « Notre défi est désormais de continuer à insuffler une dynamique à la société, avec les acteurs des institutions publiques et les partis politiques, afin de garantir le respect des droits de l'Homme et du plus important d'entre eux, le droit à la vie. »
D'après M. Abdellah Chefchaouni, membre de la coalition, « il existe un réel manque de compréhension de la part du législateur marocain de l'abolition de la peine de mort. De plus, on constate une absence de sensibilisation à ce problème de la part des partis politiques, qui semblent indifférents à cette question ».
D'après Abdellah Al Malki, un ancien condamné à mort, "le Maroc a progressivement franchi toutes les étapes menant à l'abolition de la peine de mort, à commencer par sa suspension depuis 1993, puis la diminution du nombre des crimes passibles de la peine capitale, et enfin l'apparition du mécanisme du pardon. Plus rien, désormais, ne nous oblige à continuer à prononcer cette sanction, puisque nous disposons de peines alternatives."
Pour sa part, Abdelkrim El Manouzi, président de l'Association médicale de réhabilitation des victimes de la torture, a déclaré que «plus de 20.000 personnes sont actuellement enfermées à travers le monde dans les couloirs de la mort, parfois depuis des décennies. En 2010, au moins 527 détenus ont été exécutés dans 23 pays, par pendaison, fusillade, décapitation, lapidation ou injection et plus de 2.000 personnes ont été condamnées à la peine capitale, à l'issue de procès souvent iniques».
Selon lui, l‘histoire récente de la peine de mort est ainsi marquée par la quête croissante par la plupart des pays qui la pratiquent d’une méthode d’exécution propre, rapide et efficace.
« Dans certains pays, le choix du mode d’exécution peut encore être accompagné de l’intention d’infliger des souffrances au condamné. C’est le cas notamment de la lapidation, encore légale dans certains pays, en l’occurrence en Iran, en Afghanistan, au Soudan, au Yémen, mais qui n’est plus pratiquée qu’en Iran» a-t-il poursuivi.
M. Manouzi a affirmé qu’en vertu des normes internationales, les condamnés à mort devraient jouir des mêmes droits que les autres prisonniers. Dans la réalité, leurs conditions de détention sont souvent beaucoup plus épouvantables que celles du reste de la population carcérale.
D’une manière générale, les intervenants ont unanimement appelé les autorités marocaines à adhérer au Protocole de Rome contre la peine de mort. Rappelons que cette peine a toujours existé au Maroc. Le Code pénal marocain prévoit la peine de mort par fusillade pour homicide aggravé, torture, vol à main armée, incendie criminel, trahison, désertion, et enfin attentat à la vie du Roi. La dernière exécution d’un condamné à mort a eu lieu sous le règne de S.M. Hassan II, en 1993.