Le véritable traitement passe par l’amélioration du niveau de vie des citoyens
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« Les chiffres concernant la propagation de cette maladie demeurent inchangés depuis des années et il n’y a pas eu augmentation ou régression spectaculaires », nous a indiqué Moulay Driss El Messaoudi, vice-président de la Ligue marocaine de lutte contre la tuberculose. Et de poursuivre : « Le vrai problème réside ailleurs. En effet, malgré les efforts déployés au niveau du diagnostic et du traitement, on ne s’est pas attaqué aux vraies causes, à savoir les conditions de vie des personnes atteintes. Il ne s’agit pas d’un problème de
santé publique uniquement mais d’une question transversale ».
D’après lui, cette maladie se propage dans les zones à forte population et le semi-urbain où les effets de la vulnérabilité et les facteurs sociaux et économiques sont plus forts. « Les statistiques démontrent que la région de Casablanca- Settat concentre 26 % des cas suivie par la région de Rabat Salé avec 17%, Tanger –Tétouan-El Hoceima et Meknès- Fès avec 16%. La ville de Casablanca arrive en tête car il s’agit d’une ville cosmopolite qui compte plusieurs bidonvilles et quartiers insalubres où l’on observe une forte concentration de la maladie comme Derb Soltan où il y a un grand taux de prévalence de la maladie », nous a indiqué notre source. Et d’ajouter : « Les expériences mondiales ont montré que le véritable traitement passe par l’amélioration du niveau de vie des citoyens et non pas par les médicaments. Cette maladie touche les personnes souvent en bas âge et elle reste dormante. Elle ne se manifeste qu’à partir de 15 ans et plus mais cela n’empêche pas de dire que les possibilités d’être atteint sont nombreuses ».
Pourtant, le vice- président de la LMLT estime qu’il y a de vrais efforts consentis entre 1990 et 2015 que confirment les données officielles de l’OMS pour le Maroc. En fait, l’incidence a baissé de 27% durant cette période. Il en va de même pour la mortalité qui a régressé de 59%. Le Programme national de lutte antituberculeuse (PNLAT) a permis un taux de détection qui est passé de 75 à 83%, ce qui a permis de diagnostiquer et de prendre en charge plus de cas. Le taux des succès thérapeutiques a été maintenu à plus de 86% depuis 1995. Quant au taux d’interruption du traitement et de perdus de vue, celui-ci a été abaissé à 7,4%. La prévalence de la tuberculose multi-résistante a été maintenue à un niveau très bas avec 1% de résistance primaire et 8,7% de résistance secondaire.
« Il y a une prise de conscience de la part de l’Etat concernant cette maladie et les fonds alloués ont presque doublé. Ils sont passés de 3 millions en 2012 à 60 millions de DH en 2016. Le Fonds mondial pour la lutte contre le sida et la tuberculose participe dans cette lutte mais cela ne dépasse pas 10% des fonds qui sont destinés à l’équipement, à la formation et à l’expertise. La majorité des fonds sont alloués par l’Etat qui assure une prise en charge totale et gratuite depuis le dépistage jusqu’au traitement », a conclu Moulay Driss El Messaoudi.
du PNLAT aux spécificités régionales
Le ministre de la Santé, El Houssine El Ouardi a appelé, vendredi à Tanger, à l'harmonisation du Programme national de lutte antituberculeuse (PNLAT) aux spécificités épidémiologiques et sociales de chaque région.
Il s'agit, en premier lieu, d'apporter l'appui nécessaire à sa mise en œuvre et, ensuite, de réduire les facteurs de vulnérabilité et de pauvreté via un développement régional et local, a-t-il précisé à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de la tuberculose sous le thème «Régionalisation avancée: nouveau levier de lutte contre les déterminants socioéconomiques de la tuberculose».
Dans une allocution lue en son nom par l'inspecteur général du ministère de la Santé, Lahcen Chtibi, le ministre a souligné l'importance pour l'ensemble des intervenants régionaux et locaux d'intensifier les efforts pour lutter contre la pauvreté et les facteurs de vulnérabilité socioéconomique, mais aussi pour les professionnels de la santé de redoubler de vigilance afin de garantir un diagnostic précoce de cette maladie et assurer un suivi pointu du traitement.
S'agissant du nombre de cas de tuberculose enregistrés au Maroc, le ministre a fait état d'un total de 31.542 cas, toutes formes confondues, durant l'année 2016, relevant que l'analyse de la situation épidémiologique de la tuberculose et de sa dynamique au Maroc confirme l’influence importante des déterminants socioéconomiques sur l’incidence de cette maladie, en l’occurrence la pauvreté, la malnutrition et l'habitat insalubre.
La lutte antituberculeuse étant l'une de ses priorités stratégiques, le ministère de la Santé a développé un réseau intégré comprenant 60 centres de diagnostic et de traitement de la tuberculose et des maladies respiratoires, a-t-il fait savoir, ajoutant qu'au cours des cinq dernières années, des allocations importantes ont été réservées à l’équipement desdits centres en appareils numériques et en technologies de pointe, notamment de 70 microscopes à fluorescence, de 14 GeneXpert et de 35 appareils de radiologie numérique.