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Le chef de l’Exécutif qui considère la lutte contre le chômage, comme l’une des priorités de son équipe, parie sur ce comité pour fixer les orientations stratégiques, élaborer un plan national de l’emploi et assurer le suivi de sa mise en oeuvre. Selon lui, cette instance permettra la convergence et la coordination entre les divers secteurs gouvernementaux et les intervenants officiels et non officiels dans le domaine de l’emploi.
En outre, il a déclaré qu’il compte reprendre prochainement le dialogue avec l’ensemble des acteurs et partenaires sociaux et économiques et accorder davantage d’intérêt aux zones non développées. Il estime que le centre a largement bénéficié des opportunités d’emploi.
Des mesures qui ne semblent pas convaincre Hicham Attouch, président du Forum des économistes marocains, qui estime que la question de l’emploi au Maroc dépasse de loin ce seul Comité ministériel. Selon lui, le problème n’est pas du seul ressort d’un simple organe relevant de l’Exécutif. « Le comité en question est un acteur parmi tant d’autres. En fait, la question de l’emploi est une affaire nationale qui doit être débattue au plus haut niveau (Parlement, Conseil économique, social et environnemental...) », nous a-t-il indiqué. Et de poursuivre : « Le problème du chômage est sous-estimé et il n’est pas traité avec la même importante comme c’est le cas pour le dossier des retraites ou de la croissance alors que l’ensemble de ces dossiers est intimement lié. Il y a eu l’organisation des Assises de l’emploi et il y a eu l’élaboration de plusieurs recommandations importantes, mais rien n’a été fait à l’instar des Assises de la fiscalité. Nous avons raté une occasion en or pour booster l’emploi dans notre pays puisque ces Assises ont vu la participation de tous les acteurs concernés (université, ministères, entreprises...) ».
Concernant les Assises régionales de l’emploi censées améliorer l’employabilité à travers la formation, les mesures incitatives et le soutien de la mobilité des chercheurs d’emploi, notre source estime que ces Assises sont devenues de simples forums de discussions et de débats dont la valeur ajoutée ne dépasse pas la proposition de quelques ébauches de solution à caractère local. « Le hic, c’est que ces Assises concernent en premier lieu les régions nanties situées sur l’axe Tanger-Agadir alors que ce sont celles qui sont les moins développées qui en ont le plus besoin ».
Notre source nous a expliqué que la promotion du marché du travail passe par une croissance qui n’est pas au rendez-vous. D’après elle, plusieurs rapports nationaux et internationaux (HCP, BM, FMI...) ont pointé du doigt, au cours des dernières décennies, une croissance non profitable à l’emploi. «Le marché de l’emploi est déconnecté des autres marchés. Il a sa propre logique», nous a-t-elle précisé.
La solution? «Une véritable stratégie de l’emploi exige une véritable concertation entre l’ensemble des acteurs concernés comme ce fut le cas concernant le dossier de l’enseignement ou de la retraite », nous a précisé Hicham Attouch. Pour lui, il faut une Charte nationale de l’emploi à l’image de la Charte nationale de l’éducation. Une Charte nationale qui renoue avec la tradition des Assises qui impliquent l’ensemble des intervenants. « La stratégie n’est qu’un étape postérieure à ladite charte qui n’est rien d’autre qu’un véritable engagement de la part des acteurs concernés. Et c’est après l’élaboration de celle-ci que le gouvernement intervient en tant que coordinateur », a-t-il noté.
La promotion de l’emploi passe également, selon notre source, par l’amélioration des conditions d’enquête et de collecte des informations concernant les statistiques relatives à l’emploi et au chômage. « Le calcul des taux de l’emploi et du chômage cache beaucoup d’aberrations puisqu’il se base souvent sur des enquêtes et non pas via des recensements généraux », nous a-t-elle précisé. Et de conclure : « Les enquêtes sur l’emploi portent souvent sur 40.000 personnes mais cela ne remet pas en cause leur véracité scientifique et leur respect des règles de l’art. Pourtant, les chômeurs ne sont pas des objets non identifiés ; leurs situations ainsi que leurs vécus n’étant pas identiques ».