-
15% des entreprises sont dirigées par des femmes
-
Marché obligataire : L'offre du Trésor à des plus bas depuis le début de l'année
-
Soumission aux marchés de Bank Al-Maghrib : Le format électronique obligatoire à compter du 1er janvier 2025
-
Tourisme : 2024, l'année de tous les records
-
Inflation : l'IPC augmente de 0,8% en novembre
"Le développement économique durable, la sécurité alimentaire et la stabilité sociale et politique sont intimement liés à la croissance du secteur agricole qui est inévitablement liée à l'avenir de l'environnement et requiert une utilisation rationnelle des ressources naturelles ", a relevé M. Mrabet, dans un entretien accordé à la MAP en marge de la tenue de la 11ème édition du SIAM à Meknès, sous le thème "Agriculture résiliente et durable".
Il a ainsi souligné que l'expansion et l'intensification de l'agriculture marocaine ne doivent pas être associées à la dégradation des sols et de l'environnement, mais respecter par contre les dimensions écologiques et climatiques.
" L’économie verte est une voie royale pour endiguer le péril écologique, cependant, il ne saurait y avoir de modèle universel, chaque pays ayant ses propres réalités", a indiqué M. Mrabet, notant que le développement durable est trop focalisé sur l’économie au détriment de ses 3 piliers, à savoir l’aspect social, écologique et environnemental.
L’expert a, entre autres, signalé que le SIAM 2016 intervient dans un contexte de changements climatiques (CC), avec une année de sèche qu’il n’a pas eu l’occasion d’expérimenter auparavant, ce qui constitue un défi et un examen pour le "Plan Maroc Vert" (PMV)
" Le SIAM 2016 veille à apporter de nouveaux éclairages sur ces questions et promouvoir un dialogue efficace entre les sciences, les politiques, le secteur privé et la société civile, notamment à la veille de l’organisation de la 22ème Conférence des Nations unies sur le climat (COP 22)", a-t-il ajouté, en mettant en avant les opportunités qu’offrira cette manifestation internationale pour la mobilisation des financements en vue de contrecarrer les effets et impacts négatifs du CC.
Il a, toutefois, précisé qu’en dépit des efforts continus et soutenus, l’environnement ne cesse de se dégrader avec des conséquences toujours plus dramatiques sur les conditions de vie.
" A l’échelle mondiale quelque 1,2 milliard de dollars de perte économique en grains a été liée à la dégradation des sols, tandis que 24 % des sols mondiaux sont dégradés à des degrés divers, dont près de la moitié des sols agricoles", a-t-il argumenté.
Il a aussi indiqué que l’agriculture résiliente et durable constitue une préoccupation nationale majeure, précisant que le secteur agricole est devenu très vulnérable aux aléas des changements climatiques, alors, qu’il est perpétuellement mouvementé face au défi de la sécurité alimentaire.
En vue de réussir une agriculture résiliente et durable, M. Mrabet a appelé à associer l’investissement au renforcement des capacités techniques, organisationnelles et humaines, à la durabilité des fonds ainsi qu’à l’élargissement des capacités de création de connaissances.
Il a, de même, plaidé pour l’organisation d’activités de vulgarisation et de conseil, le renforcement des instances de recherche et d’innovation, la diversification des revenus agricoles, la lutte contre la pauvreté et la réduction des disparités sociales et du genre.
" L’adoption de mesures d'adaptation et leur intégration dans les processus décisionnels et la planification du développement constituent une orientation stratégique pour le secteur de l’agriculture", a-t-il insisté, relevant l’impératif d’ériger la recherche agronomique et la recherche scientifique en général en un secteur stratégique de première priorité en le dotant de ressources humaines qualifiées et de moyens matériels et financiers importants et durables.
M. Mrabet n’a pas manqué de souligner la mise en œuvre d’un programme national de recherche sur le changement climatique et l’agriculture qui inclut toutes les dimensions y compris environnementale et socioéconomique, outre la promotion d’un développement rural durable et global.
Par ailleurs, le responsable de l’INRA a relevé que la thématique retenue pour le SIAM 2016, qui se tient à la veille de la COP22, aura le mérite de porter l’attention sur une trilogie très complexe, notamment "produire plus pour nourrir les populations, raréfaction de l’eau pour irriguer et atténuation des émissions de gaz à effet de serre" et de mutualiser les moyens et les réflexions pour trouver les parades scientifiques et techniques de développement des pratiques agricoles et des chaînes de valeur durables bien adaptées aux changements climatiques.
"Le SIAM 2016 veille, à travers sa thématique, à examiner les moyens susceptibles de concilier davantage entre une meilleure production en terme de quantité et de qualité, une baisse de la pauvreté, l’atténuation de l’érosion de la biodiversité et l’innovation en matière de séquestration du carbone", a-t-il noté.
Et de conclure que plus que jamais l’agriculture est appelée à répondre aux impératifs de la sécurité alimentaire et au grand défi de nourrir plus de 9 milliards d’êtres humains à l’horizon de 2050 et assurer aussi une nutrition animale adéquate, tout en préservant les équilibres environnementaux et écologiques.