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Emmenés par l’USFP,Sur une période de deux ans et demi, entre octobre 2021 et avril 2024, seules 53 questions écrites ont été consacrées à la presse, soit un maigre 0,34% du total des questions soumises à la Chambre des représentants. Ce chiffre interroge sur la place accordée à la liberté d’expression et au soutien à l’information dans les priorités parlementaires.
les groupes parlementaires
d’opposition se distinguent en posant 56,61 %
des questions écrites sur la presse
L’étude, dirigée par le chercheur Abdellah Amouch sous le titre «Les questions relatives à la presse dans l’agenda des députés», dévoile un engagement marqué de l’opposition dans ce domaine. Les groupes parlementaires d’opposition, conduits par l’Union socialiste des Forces Populaires (USFP), se distinguent en posant 56,61% des questions écrites sur la presse. A l’inverse, les groupes de la majorité, censés représenter le gouvernement et ses priorités, ne cumulent que 39,62% des questions, mettant en lumière une relative indifférence à ce sujet de la part de l’exécutif.
Cette dynamique reflète une constante politique : l’opposition, dans son rôle de vigie, utilise les outils parlementaires pour attirer l’attention sur les problématiques négligées ou sous-estimées. Ici, elle s’impose comme la principale défenseure de la presse, mettant l’accent sur des thématiques cruciales telles que le soutien financier public, les droits des journalistes et la viabilité économique des entreprises médiatiques.
Les résultats de l’étude montrent que les préoccupations sociales dominent l’agenda des députés lorsqu’ils abordent des questions relatives à la presse, représentant 33,85% des interrogations. Les dimensions économiques et politiques suivent de près, avec respectivement 26,41% et 24,52% des questions.
Le soutien public à la presse apparaît comme le sujet le plus récurrent, traduisant une prise de conscience de la nécessité d’une intervention étatique pour garantir la survie des entreprises médiatiques. A côté de cela, des questions cruciales telles que la protection des droits des journalistes, la réforme de la carte de presse professionnelle ou encore l’accès des journalistes aux outils nécessaires à leur mission restent des préoccupations centrales.
L’étude met également en lumière un fait marquant: l’écrasante majorité des questions écrites abordent des problématiques locales. Sur les 53 questions, 25 concernaient des enjeux circonscrits aux territoires des députés, contre seulement 24 pour des sujets nationaux et une rareté des questions à portée internationale.
Cette marginalisation des problématiques liées à la presse dans l’agenda parlementaire interroge. Alors que la liberté de la presse est un pilier fondamental de toute démocratie, son traitement par les élus marocains reste en deçà des attentes. Dans un secteur marqué par des licenciements massifs, des fermetures de journaux et une précarisation croissante des journalistes, l’absence d’une mobilisation parlementaire forte en faveur de réformes structurelles est préoccupante.
L’étude de l'Institut marocain d'analyse des politiques rappelle l’importance de revaloriser la presse dans les débats publics et dans l’action gouvernementale. Elle appelle à une prise de conscience collective, au-delà des clivages politiques, pour garantir une information libre, indépendante et accessible, condition sine qua non d’une démocratie résiliente.
M.O