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Quelques années plus tard, j’ai intégré le troisième cycle de l’Institut supérieur de journalisme à Rabat. Nos professeurs nous conseillaient une règle essentielle pour l’écriture journalistique : se documenter au préalable, citer les sources et rechercher l’équilibre des points de vue.
Quand je suis entré dans la vie active, j’ai remarqué que la règle concernant la documentation préalable n’était aucunement respectée. Chaque fois que quelqu’un souhaite écrire sur un sujet, il croit qu’il est le premier à le faire. Plusieurs fois j’ai fait ce constat mais je me contenterai de citer deux exemples récents.
Le premier exemple : en 2010, un journaliste de la première chaîne de la télévision marocaine qui préparait une émission sur le port d’El Jadida, m’a invité pour lui parler, pendant quelques minutes, de l’histoire du port. L’ayant contacté sur le lieu de tournage devant la Porte de la Mer, ma première question fut de lui demander s’il avait eu entre les mains mon livre consacré à ce sujet et intitulé « Le port d’El Jadida, une histoire méconnue ». Il m’a répondu, surpris, qu’il n’était pas au courant de ma publication. Je m’attendais à cette réponse et je lui en ai offert un exemplaire. Par courtoisie, je n’ai pas voulu lui dire qu’un journaliste professionnel devait au préalable se documenter et interroger d’autres collègues ou le conservateur de la Faculté des lettres ou bien le délégué à la culture ou encore le responsable de la section locale de l’Union des écrivains du Maroc. Un journaliste doit se documenter et poser des questions.
Voici un second exemple : Il m’arrive de temps en temps de jeter un coup d’œil sur ce qui s’écrit sur des sites Internet d’El Jadida. Quelquefois je trouve des articles, des points de vue ou des impressions au sujet de sites historiques, d’événements ou de personnalités locales. Je trouve que c’est toujours une bonne chose d’en parler pour garder en éveil la mémoire des lecteurs. Mais là où le bât blesse, c’est quand les auteurs se fondent uniquement sur des témoignages oraux peu précis alors que des documents écrits existent. Il est bien connu que l’on ne recourt au témoignage oral que lorsque le document écrit est inexistant ou lorsque le témoignage oral peut apporter un plus. Récemment, par exemple, j’ai lu un article sur le Château rouge d’El Jadida construit par le Français Buisson. L’auteur de l’article s’est trompé sur beaucoup de choses comme sur le nom du propriétaire et sa nationalité. Le guide «Tout savoir sur El Jadida et sa région» que j’ai publié avec mon collègue Rémon Faraché en donne tous les détails.. On a eu l’opportunité de rencontrer longuement Madeleine Buisson qui n’est autre que la fille du bâtisseur du Château rouge et elle nous a donné tous les détails sur cet édifice remarquable.
Enfin, on ne cessera pas de rappeler qu’avant d’entamer un sujet, il faut toujours chercher l’existant. Il est bien évident que la documentation nécessite un certain effort moral et financier alors que la plupart des journalistes recherchent la facilité, le gratuit et le moindre effort mais c’est oublier la règle d’or pour réussir son projet, ne serait-ce qu’écrire un article de presse. Il faut toujours recourir à la documentation et, si on ne peut pas l’acheter, elle est disponible gratuitement dans les lieux de lecture publique ou en contactant directement la personne qui en est la source.