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Initiée par le groupe de travail thématique ad hoc sur les politiques linguistiques au Maroc, cette journée d'étude vient consacrer l'ouverture sur l'ensemble des intervenants dans ce domaine dans le but d'approfondir le débat et de laisser s'exprimer les différentes visions.
Dans une allocution à l'ouverture de cette rencontre, le président de la Chambre des conseillers, Enaam Mayara, a affirmé que les questions de la politique linguistique, de l'identité et du développement sont intimement liées, eu égard au rôle de la langue dans la construction de la personnalité de l'individu et dans le développement socioéconomique de la société.
Le Parlement a un rôle important à jouer pour jeter les fondements d'une véritable politique linguistique, notamment en légiférant sur le sujet et en esquissant les contours d'une stratégie gouvernementale en la matière, a-t-il fait valoir. Les deux langues officielles du Royaume, l'arabe et l'amazigh, doivent faire l'objet d'une attention particulière de la part de toutes les institutions et forces vives, a insisté M. Mayara, louant par là même le travail mené par le groupe de travail thématique sur les politiques linguistiques au Maroc "qui constitue une première étape dans le débat sur cette dimension fondamentale de l'identité et du développement au Royaume".
Intervenant à cette occasion, la présidente du groupe de travail thématique ad-hoc sur les politiques linguistiques au Maroc, Fatiha Khourtal, a souligné l'importance d'examiner les défis qui se posent dans ce domaine pas seulement dans leurs dimensions culturelle, identitaire ou civilisationnelle, mais aussi dans leur relation avec le développement.
Le groupe de travail thématique a tenu des rencontres fructueuses avec l'Institut Royal de la culture amazighe (IRCAM), l'Académie du Royaume du Maroc, le Conseil supérieur de l'éducation, de de la formation et de la recherche scientifique et l'Institut d'études et de recherches pour l'arabisation, a rappelé Mme Khourtal, ajoutant que d'autres séances d'audition seront organisées avec les représentants des différents départements gouvernementaux concernés par la politique linguistique, afin d'évaluer le travail réalisé et cerner les défis à relever.
De son côté, le directeur de l'Institut d'études et de recherches pour l'arabisation, Mohamed Dafer Cherif El Kettani, a estimé que la mise en place d'une politique linguistique unifiée au Maroc est une tâche "complexe mais pas impossible", soulignant que pour atteindre cet objectif, une telle politique devrait prendre en considération le pluralisme linguistique et culturel du Royaume, dans le cadre d'une approche qui réalise l'équilibre entre les langues arabe, amazighe et les langues étrangères parlées au Maroc, notamment le français et l'anglais.
La coopération entre l'Institut et l'IRCAM pourrait donner lieu à un ensemble de stratégies et de programmes conjoints tendant à promouvoir le pluralisme linguistique et culturel à travers, par exemple, l'élaboration de ressources pédagogiques bilingues, la qualification des enseignants et la réalisation de projets de recherche conjoints pour étudier l'interaction entre les deux langues et leur poids dans la société, a-t-il suggéré.
Dans son exposé portant sur la culture hassanie, le chercheur Himdaha Larbas a jeté un éclairage sur les spécificités linguistiques et culturelles du patrimoine hassani en s'attardant sur différents aspects qui démontrent l'ouverture de cette culture sur son environnement, notamment dans le domaine musical. L'expert a plaidé pour l'intégration des éléments propres à la culture hassanie dans les programmes scolaires et la création d'institutions dédiées, soulignant l'importance d’œuvrer au rayonnement de ce patrimoine en promouvant les différentes formes d'expression artistique qui y sont liées dans les festivals internationaux.
Pour sa part, Mohamed El Medlaoui, chercheur en linguistique, a axé son intervention sur la structure linguistique de la Darija et ses fonctions sociales et pédagogiques, notant à cet égard que l'évolution de ce dialecte a été façonnée par divers facteurs socio-linguistiques ainsi que par l'interaction avec d'autres langues comme l'arabe et l'amazigh.