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Mardi, en Conseil de gouvernement, il a, en effet, examiné et validé le projet de budget qu’il compte laisser au prochain Exécutif le soin de mettre en œuvre.
Comme à l’accoutumée, il a communiqué de manière dithyrambique à son propos pour faire accroire qu’il constituera la panacée à même de résoudre les nombreux problèmes que sa gestion a générés.
Les mesures y contenues seraient, à l’en croire, de nature à permettre l’accélération de la transformation structurelle de l’économie nationale, l’amélioration de la compétitivité et de la promotion de l’investissement privé, la qualification du capital humain et la réduction des disparités sociales et territoriales.
Le PLF 2017 prévoit ainsi des mesures qui, si l’on en croit le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, renforceraient les mécanismes de gouvernance institutionnelle.
Dans ses prévisions, l’Exécutif mise sur un taux de croissance de l’ordre de 4,5%, bien au-dessus des prévisions des analystes du Haut-commissariat au plan (HCP) et de Bank Al-Maghrib.
Rompues aux études statistiques officielles, ces institutions publiques spécialisées tablent, en effet, sur des taux légèrement en deçà des prétentions gouvernementales avec respectivement 3,5 et 4%.
Dans sa note d’information de juillet dernier sur la situation économique nationale en 2016 et 2017, le HCP pariait, en effet, sur une croissance économique de 1,5% en 2016 et 3,5% en 2017. L’organisme expliquait alors que « les prévisions pour l’année 2017 se basent sur la double hypothèse d’une production céréalière moyenne et d’une reconduction de la politique budgétaire mise en vigueur en 2016 sans anticipation de réformes nouvelles ».
En parallèle, Bank Al-Maghrib indiquait récemment, de son côté, qu’ « en 2017, la croissance non agricole devrait s’accélérer à 3,2% et, sous l’hypothèse d’une campagne agricole normale, la valeur ajoutée agricole devrait rebondir de 10%, portant ainsi la croissance globale à 4% ».
Le gouvernement parie aussi sur un déficit budgétaire de 3% du PIB, un cours moyen du gaz butane de 350 dollars/tonne ainsi qu’une inflation limitée à 1,7%, prévisions qui restent dépendantes de l’agriculture et de la pluviométrie.
Notons que le PLF 2017 prévoit aussi la création de 23.168 postes d’emploi. Un chiffre à l’évidence dérisoire vu le nombre de chômeurs dont le taux avoisine les 10%.
Comme l’ont relevé les deux institutions précitées, l’économie nationale a, en effet, accusé une perte de 26.000 emplois au deuxième trimestre de cette année.
Le HCP a même signalé dans une de ses enquêtes que le taux de chômage des jeunes s’est accru entre le deuxième trimestre de l’année 2015 et la même période de 2016, passant de 20,5% à 21,5%. L’étude précisait que 63,6% des sans-emploi sont âgés de 15 à 29 ans et 31,8% sont lauréats de l’enseignement supérieur.
Le gouvernement annonce également qu’il consacrera 190 milliards de dirhams (MMDH) aux investissements publics dont 62 MMDH seront dévolus à l’investissement public relatif à l’administration. Consacrer autant d’argent à celle-ci est tout à fait énorme, quand on sait que des efforts doivent être plutôt fournis au niveau du redéploiement de ses ressources humaines et de la baisse de ses dépenses somptuaires, voire impromptues.
Outre la mise en œuvre des grands chantiers (autoroutes, chemins de fer, aéroports et ports), ce projet prévoit aussi un investissement de 10 MMDH dans l’enseignement, la santé, l’habitat et promet des dispositions de nature à réduire des disparités sociales et territoriales.
Autant de mesures qui ne semblent pas à même de redonner des couleurs aux secteurs sociaux dont la gestion des dossiers prioritaires par le gouvernement Benkirane a été on ne peut plus catastrophique.