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Les autorités municipales s’efforcent de faire face aux multiples enjeux de cette mutation. Ces institutions publiques ont, en effet, le devoir de déterminer les actions à mener en matière de logement (abordable), de transport, d’emploi et d’accès aux services essentiels. Sans se soustraire à la limitation de l’impact de l’urbanisation sur l’environnement, elles doivent aussi se préparer à l’accroissement des vulnérabilités résultant du changement climatique. Donc, les pouvoirs publics n’ont d’autres voie que celle vouée à maîtriser le processus rapide d’urbanisation car il représente le fondement même d’une croissance résiliente et durable.
De coutume, un cadre de développement urbain repose sur le triptyque : planification, connectivité et financement. Par, planification, entendez la trajectoire d’aménagement pour les villes et les modalités de l’urbanisation, en portant une attention particulière aux politiques d’aménagement urbain et d’expansion de l’infrastructure et des services publics de base. La connectivité, quant à elle, désigne le processus qui permet de rendre les marchés du travail, des produits et des services plus accessibles au niveau de toute une agglomération, ainsi qu’aux autres villes et aux marchés d’exportation. Et in fine, le financement, ou comment trouver les capitaux de départ qui permettront d’investir dans l’infrastructure et les services, en adéquation avec l’ampleur de l’urbanisation.
Dans l’optique d’une croissance urbaine efficiente, propre et solidaire, la planification de l’aménagement du territoire et de la fourniture des services essentiels constitue un aspect décisif dans le processus d’urbanisation. Et notamment, les politiques dédiées à instaurer les biens publics et les infrastructures de base, ainsi qu’à déterminer, sans ambiguïté, les droits de propriété et la valeur du foncier avec, pour objectifs, de faire correspondre l’offre et la demande, mais aussi d’instaurer des règles pour encadrer l’intensité d’utilisation des sols et l’intégrer dans le développement des infrastructures (transports, en particulier). Une fois en place, celles-ci impacteront les possibilités futures d’aménagement de la ville. Aussi peut-on grâce aux plans d’urbanisme et d’implantation des infrastructures, faire la promotion de l’inclusion et, par la même occasion, endiguer la formation et l’expansion des bidonvilles.
Pour donner corps à son intention de palier la nécessité d’organiser l’urbanisation et d’encadrer son extension, le Maroc s’est doté, par le passé, de plusieurs textes de loi. A l’époque du Protectorat, une première loi en matière d’urbanisme avait été adoptée. En l’occurrence le Dahir du 16 avril 1914. Quelques décades plus tard, d’autres textes ont été adoptés afin d’améliorer le paysage urbain et orienter l’urbanisme marocain. Cependant, force est de constater que la pratique de la planification urbaine, telle qu’elle est décrite dans les textes en vigueur, souffre toujours d’insuffisances à caractère juridique et pratique.
Pour preuve, il y a lieu de citer Fès et ses communes aux 1.782.000 habitants dont 62 % installés en métropole. Archétype de la cité médiévale, la capitale spirituelle se trouve à la croisée des chemins, prise en étau entre les vestiges du passé et le futur et ses aspérités.
Toujours fonctionnelle par la population qu’elle abrite et son indéniable apport touristique, la médina de Fès, communément appelée Fès El Bali, érigée en patrimoine mondiale par l’UNESCO se dresse comme un obstacle majeur aux actions du bras armé de la planification urbaine dans la région : l’Agence urbaine et de sauvegarde de la ville (AUSF). En conséquence, ladite agence, dotée de la personnalité morale et de l'autonomie financière placée sous la tutelle administrative du ministère délégué auprès du chef du gouvernement chargé de l'Habitat et de l'Urbanisme, se voit dans l’obligation de concilier le développement urbain avec la sauvegarde de cette médina historique qui refuse obstinément de se laisser mourir ou de céder aux sirènes de la spéculation immobilière.
Un épineux dilemme qui a poussé l'AUSF à étudier la possibilité d’appliquer ses plans d’urbanisation en périphérie de la ville, avant de se heurter à l’importance de l’agriculture dans l’économie de Fès et sa région. En effet, les 317.000 hectares de terre cultivables, donnent du fil à retordre aux projets de planification urbaine de l’AUSF.
Mais en attendant la résolution de cet accroc, l’Agence ne baisse pas les bras. Selon une interview relayée par le magazine du Club de la presse, Hassan Hada, directeur de ladite agence, présente un bilan positif des actions d’urbanisation menées malgré les anicroches citées.
Il fait l’éloge d’un inventaire qui a été ponctué par la réalisation de 42 documents d’urbanisme, dont quatre documents approuvés, 20 en cours d’approbation et 18 autres en cours d’étude.
A cela, il y a ajouté 15 projets de restructuration pour les secteurs les moins équipés, dont trois sont validés. De plus, on apprend que de nouveaux projets ont été programmés principalement dans les espaces ruraux relevant de l’Agence. Mais aussi un taux de 100% de couverture dans le milieu urbain et 99% dans le milieu rural, avec 131 documents, dont 93 approuvés.
Concernant la gestion urbaine, l’Agence, a-t-il rappelé, fut l’instigatrice d’une étude portant sur 6.604 dossiers d’autorisation de construction, dont 87% ont reçu un avis favorable. Elle a également étudié quatre projets concernant les logements sociaux permettant la construction de 1.442 unités d’habitation.
De surcroit, son directeur a défini les objectifs de son programme prévisionnel 2017-2019, à travers lequel l’AUSF tentera de réaliser 44 documents d’urbanisme, mais aussi finaliser 24 études de réaménagement pour les zones en manque d’infrastructures.