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La parité doit aussi s’appliquer aux rats de laboratoire Slate.fr
Lundi 19 Mai 2014
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Les questions de genre se posent aussi dans les laboratoires scientifiques. Fin avril, nous vous rapportions les résultats d’une étude selon laquelle la présence d’expérimentateurs masculins stresse les rongeurs et affecte leur comportement, ce qui peut potentiellement remettre en question le résultat de certaines expériences. Aujourd’hui, le directeur de l’Institut national de la santé (NIH) américain Francis Collins et Janine A. Clayton, qui en dirige le département de recherche sur la santé des femmes, appellent dans un texte publié dans la revue Nature les scientifiques à tester leurs théories sur des cobayes féminins et sur des tissus et cellules féminins: «Les publications continuent souvent à négliger les considérations et analyses basées sur le sexe dans les études précliniques. [...] L’utilisation disproportionnée d’animaux et de cellules masculins dans la recherche préclinique dissimulent des différences clés qui pourraient guider les études cliniques. Et cela peut être dangereux: les femmes ont des taux de réactions négatives aux médicaments plus élevés que les hommes.» Le New York Times explique que les scientifiques ont toujours privilégié les animaux de laboratoire mâles par peur que les cycles de reproduction et les fluctuations d’hormones des femelles ne faussent les résultats de leurs travaux. Cette tradition a eu des conséquences très néfastes pour les femmes: on en sait généralement beaucoup plus sur les effets des nouveaux médicaments ou traitements sur les hommes que sur les femmes. Aujourd’hui, après avoir déjà réussi à augmenter le nombre de femmes dans les essais cliniques, le NIH a décidé de lancer une campagne pour encourager les scientifiques à effectuer leurs expériences avec autant d’animaux femelles que mâles et sur des cellules issues des deux sexes. Mais les mesures pour rééquilibrer les sexes dans les expériences de laboratoire «vont sans doute rencontrer la résistance de scientifiques qui craignent une augmentation des coûts et de la difficulté d’effectuer leurs expériences», souligne le New York Times.
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