La mission des experts de l’institution de Bretton Woods qui s’est rendue au Maroc du 5 au 19 décembre dans le cadre de leurs consultations régulières (Article IV) et du troisième examen des performances du pays portant sur la ligne de précaution et de liquidité (LPL) de 6 milliards de dollars sur 24 mois attribuée en août 2012, a exprimé son satisfecit quant aux prévisions de croissance et du déficit budgétaire pour 2014, selon un communiqué du FMI parvenu à Libé.
Les équipes du Fonds ont ainsi validé les prévisions du gouvernement dans sa loi de Finances, soit environ 4% de croissance en 2014. Mais recommandent toutefois une réforme des retraites. Prenant acte du déficit de compétitivité de l’économie nationale, le Fonds propose aussi plus de flexibilité dans le taux de change.
L’institution table ainsi sur une prévision de croissance inférieure à celle du gouvernement (4,2%) et supérieure à celle de Bank Al-Maghrib comprise entre 2,5 et 3,5%. Et ce, sur la base d’une accélération de la croissance du secteur non agricole et d’une récolte moyenne de 70 millions de quintaux, a annoncé, jeudi à Rabat, le chef de la mission du FMI au Maroc, Jean François Dauphin.
En ce qui concerne le déficit budgétaire, le Fons prévoit 4,9% en 2014. «L’objectif de 4,9% du déficit budgétaire est approprié, à condition de réduire les exonérations fiscales agricoles et les charges de compensation, de préserver la viabilité des finances publiques et de moderniser le cadre budgétaire, à travers la mise en place de la Loi organique des finances», a estimé M. Dauphin qui conduisait une délégation du FMI.
Le FMI recommande au Maroc de poursuivre les réformes engagées, équilibrer les comptes extérieurs, assurer une croissance forte génératrice d’emplois et développer la protection sociale.
Pour l’année 2013, les performances économiques se sont améliorées après les difficultés rencontrées en 2012, malgré la conjoncture économique internationale difficile, a précisé M. Dauphin.
Ainsi, le Maroc enregistrera une croissance d’environ 5% en 2013, grâce à la récolte céréalière abondante, dans un contexte d’inflation modérée.
Pour sa part, le déficit budgétaire devrait se réduire légèrement grâce aux mesures prises au niveau des dépenses et des recettes, alors que les réserves de change devraient se situer à 4 mois, soutenues par une bonne tenue des Investissements directs étrangers (IDE).
«L’amélioration du compte courant est le fruit des conditions extérieures meilleures, la baisse des prix des matières premières sur les marchés mondiaux, une récolte céréalière abondante et des efforts du gouvernement pour réduire le déficit public», a expliqué M. Dauphin.
Le régime de change actuel a permis de maintenir la stabilité des prix, a relevé M. Dauphin, notant que le FMI recommande au Royaume d’opter pour un régime de change plus flexible, afin de permettre à l’économie de mieux amortir les chocs et être plus compétitive.