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Et ce mardi soir à l’occasion de cette rencontre sur le rôle de l’opposition, la députée pamiste Khadija Rouissi n’a pas manqué de le rappeler. Ces gens-là, dit-elle, ne considèrent pas que la démocratie réside dans des valeurs et des principes. «Pour eux, la démocratie, c’est une majorité aux commandes et une minorité qui n’a pas de droit. C’est ce qu’ils essaient de faire pour l’opposition parlementaire qu’ils considèrent comme une minorité. Aujourd’hui plus que jamais, nous devons constituer une force pour protéger la démocratie. Nous devons nous présenter en alternative face au discours populiste qui prévaut », affirme celle qui est l’une des vice-présidentes de la Chambre des députés.
Mardi à Rabat, l’opposition a fait vœu d’organisation pour contrer la tentation et la dérive du parti «unique». Le député RNI, Hassan Filali, fait partie de ceux qui regrettent l’absence de coordination entre les groupes parlementaires de l’opposition. «Il faut bien le dire, nous n’avons pas réellement un chef de file de l’opposition», soupire cet élu de la nation qui rêve de l’unification des rangs de l’opposition parlementaire et d’un nouveau règlement intérieur de la Chambre basse permettant enfin aux groupes parlementaires de l’opposition de jouer le rôle qui doit être le leur en démocratie.
L’actuelle opposition est-elle suffisamment outillée pour se faire alternative et force de propositions? C’est un universitaire sceptique, Manar Slimi, qui se pose la question. «On a l’impression que l’actuelle opposition n’est pas encore bien assise. On constate surtout sa faiblesse et son déphasage avec la société. Dans tous les pays, l’opposition change, se renouvelle. Est-ce vraiment le cas chez nous?», se demande-t-il.
Une opposition forte mais qui doit être aussi crédible pour être audible. L’universitaire Ahmed Lemdessni en appelle à des leaderships irréprochables.
«Des leaders irréprochables»
«Pour servir d’exemple, les leaders doivent être irréprochables. L’opposition est elle aussi une maison de verre. Ses dirigeants ne doivent rien avoir à se reprocher». Les accusations dont a fait récemment l’objet le président du RNI, S. Mezouar, sont encore dans toutes les oreilles et n’en finissent pas de résonner.
L’ombre d’Ali Yata, leader du PPS, n’en finit pas de planer. Seul député représentant les anciens communistes sous la Coupole, Yata incarnait à lui seul une opposition farouche au gouvernement en place. Problème, il n’y a pas en la matière de recette magique, mais des procédures, des textes et une cohérence à faire valoir au nom de la démocratie et de l’équilibre des pouvoirs. «L’équilibre des pouvoirs dicte un gouvernement fort et une opposition qui le soit tout autant. Le gouvernement Benkirane a tout intérêt à trouver en face de lui une opposition forte s’il veut donner le meilleur de lui-même. Attention, l’opposition que nous représentons a autre chose à faire que d’attendre au tournant Benkirane et ses troupes. Nous ne courons pas derrière les fauteuils du pouvoir», prévient l’Usfpéiste Driss Lachgar avant de rappeler aux mémoires rétives toutes les batailles menées par les partis de l’opposition représentés au Parlement depuis l’installation du gouvernement Benkirane. «De la question des incompatibilités, au débat sur l’immunité accordée aux militaires en passant par la nomination aux hautes fonctions et l’affaire Amina mariée à son violeur, nous avons été là pour donner à réfléchir, tirer la sonnette d’alarme, en tout cas faire avancer le débat», conclut ce cacique du parti de la Rose.