La lutte contre le terrorisme, la grande priorité du nouveau gouvernement tunisien

Trois soldats tués dans une attaque jihadiste au mont Sammama dans le centre-ouest


Mercredi 31 Août 2016

Trois soldats tunisiens ont été tués lundi matin dans une explosion provoquée par des "éléments terroristes" au mont Sammama (centre-ouest), considéré comme l’un des principaux maquis jihadistes du pays, a indiqué le porte-parole du ministère de la Défense Belhassen Oueslati.
"Des éléments terroristes ont attaqué à l'aide d'une importante quantité d'explosifs une patrouille militaire qui assurait la sécurité d'ouvriers de chantier", a déclaré à la radio Mosaïque FM M. Oueslati.
L'explosion a fait parmi les soldats "trois martyrs ainsi que sept blessés", a-t-il ajouté, précisant que les ouvriers -qui travaillaient au goudronnage d'une route- avaient été évacués "sains et saufs".
Des sources sécuritaires avaient auparavant indiqué à un correspondant de l'AFP que trois soldats avaient été tués et au moins six autres blessés dans une "attaque terroriste", sans plus de précisions.
Des médias locaux avaient, eux, rapporté que l'explosion s'était produite au passage d'un véhicule de l'armée, lors d'une opération de ratissage.
La Tunisie est confrontée depuis sa révolution de 2011 à une progression d'une mouvance jihadiste responsable de la mort de plusieurs dizaines de policiers, de militaires mais aussi de civils et de 59 touristes étrangers en 2015.
Les forces de sécurité et l'armée traquent les groupes extrémistes armés retranchés dans les zones montagneuses, notamment aux monts Chaambi et Sammama, considérés comme les principaux repaires jihadistes, notamment de la Phalange Okba Ibn Nafaâ, groupe lié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Cette attaque intervient le jour de l'entrée en fonctions du gouvernement d'union, qui a fait de "la lutte contre le terrorisme" l'une de ses priorités.
En effet, le gouvernement d'union tunisien de Youssef Chahed qui a pris officiellement ses fonctions lundi va devoir immédiatement donner des gages sur sa capacité à redresser, un pays au bord de l'asphyxie économique cinq ans après sa révolution.
La cérémonie de passation entre le plus jeune Premier ministre de l'histoire moderne de la Tunisie (40 ans) et son prédécesseur Habib Essid (67 ans), dernier acte du marathon institutionnel, a eu lieu en fin de matinée à Carthage, près de la capitale.
Elle a été l'occasion pour Essid, un indépendant invité à prendre la porte en raison de résultats jugés insuffisants, de laisser à nouveau transparaître ses regrets.
Youssef Chahed, un libéral issu du parti Nidaa Tounès fondé par le président Béji Caïd Essebsi, s'est montré moins disert que vendredi devant le Parlement. "La situation est compliquée mais nous sommes optimistes, nous allons assumer nos responsabilités. Sois tranquille pour la Tunisie", a-t-il dit à l'adresse de son prédécesseur.
Pour mener à bien sa mission, Chahed dispose de plusieurs atouts, outre sa jeunesse.
Féminisé et rajeuni, le gouvernement Chahed a confortablement obtenu la confiance de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) vendredi, avec 168 voix (sur 217) et son discours offensif devant les députés a reçu un écho favorable.
Mais le septième Premier ministre de l'après-révolution va devoir combattre le sentiment de désenchantement d'une population lasse des crises à répétition.
De nombreux Tunisiens ont relevé que le sombre diagnostic qu'il a livré à l'ARP avait déjà été établi par certains de ses prédécesseurs, sans que cela ne change le cours des choses.
Les priorités sont connues, notamment la lutte contre le chômage, la corruption et le terrorisme.
Sur ce dernier point, Youssef Chahed a choisi la continuité en confirmant les titulaires de l'Intérieur et de la Défense. Après une série d'attaques jihadistes sanglantes qui ont ravagé le secteur touristique, ces deux ministres ont pu se prévaloir de l'accalmie actuelle.
Mais, l’explosion de mines durant une opération de ratissage au Mont Sammama est la preuve qu'elle reste précaire.
Enfin, Youssef Chahed, jusque-là ministre des Affaires locales, devra vite améliorer le cadre de vie quotidien des 11 millions de Tunisiens, sensiblement dégradé.


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