Trois obstacles majeurs nécessitent une attention particulière et des mesures effectives et efficaces pour espérer voir le cinéma marocain jouir pleinement de son émancipation, tirer grandement profit du talent de ses cinéastes et scénaristes mais aussi, et surtout, pouvoir tutoyer le cinéma mondial sans avoir à traîner handicap et complexe.
C’est assurément dans la perspective de surmonter ces obstacles qui entravent l'industrie cinématographique marocaine, dont on ne saurait ignorer la nuisance sur ce secteur, que Khalid Naciri, ministre de la Communication, a annoncé dernièrement à Tanger l'élaboration d'un contrat-programme. L’objectif avoué est de résoudre un tant soi peu les problèmes liés à l'exploitation et à la distribution ainsi qu'au phénomène récurrent du piratage.
Etalé sur trois ans, à compter de 2011, ce contrat-programme prévoit également de renforcer les mesures incitatives à même de contribuer véritablement au développement de la production filmique et améliorer la commercialisation de la production nationale.
On ne doute pas que de telles initiatives fassent des heureux parmi les différents intervenants de ce secteur.
Quoi qu’on en pense, et quand bien même les moyens d’y parvenir ne satisferaient forcément pas tout le monde, le plus important serait déjà de concrétiser ce contrat. De le rendre visible à bien des niveaux de la fameuse industrie du cinéma marocain.
Pour ce faire, il va falloir d’abord s’accorder sur l’essentiel. A savoir qu’on ne pourra avancer sans la participation des uns et des autres et sans une prise de conscience collective. Autrement dit, tous les intervenants du secteur, pouvoirs publics et professionnels qui ont souvent appelé de leurs vœux des mesures concrètes pour sortir de la situation qui est la leur, ont le devoir de prendre à bras-le corps ce défi si l’on veut renouer avec un cinéma plus compétitif.
Tel est du moins le souhait du ministre qui s’exprimait à l’occasion de la Journée nationale du cinéma, organisée en marge de la 7ème édition du Festival du court métrage méditerranéen de Tanger. Ce dernier a appelé à la consolidation des acquis de la renaissance cinématographique que connaît le Maroc ces dernières années. Nul n’est besoin de rappeler que sur ce dernier point, un recul de quelque manière que ce soit, constituerait une entorse pour une industrie de cinéma appelée à s’émanciper.
Naturellement, on ne saurait ignorer la place capitale des ressources humaines et des différentes structures qui les forment dans cette aventure louable. D’autant qu’elles constituent l'axe principal de la politique publique dans ce secteur.
Une chose est sûre, le potentiel naturel, les infrastructures et mesures prises jusqu’à nos jours sont de nature à encourager l'industrie cinématographique au Maroc. D’autant que de nouvelles mesures et structures doublées de nombreux atouts dont regorge le Royaume peuvent permettre au pays de prétendre à une reconnaissance beaucoup plus importante.
Franchir la moyenne annuelle de 15 longs-métrages de fiction et 50 courts-métrages est dans les cordes. Ce qui n’a rien d’un miracle. Quand on veut, on peut.