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Medhi Benatia lourdement sanctionné
propositions de réforme pour restaurer la
crédibilité
de l’instance
"Chacun des 16 nouveaux suspects est inculpé de racket organisé et d'autres infractions liées aux abus commis dans l'exercice de ses fonctions", a ajouté Mme Lynch. Selon elle, "le niveau de trahison de la confiance dans cette affaire est véritablement révoltant et l'ampleur de la corruption présumée est inconcevable".
Fin mai, la justice américaine avait déjà mis en cause 14 personnes (dont neuf membres actuels ou anciens de la Fifa).
Huit suspects ont reconnu leur implication dans le système de corruption à la Fifa visée par cette enquête aux Etats-Unis. Selon Mme Lynch, les pots-de-vin qui ont circulé à la Fifa se montent à quelque 200 millions de dollars depuis 1991.
Six mois après le début du scandale et les premières arrestations de responsables à Zurich, la Fifa a vécu donc une nouvelle journée noire en forme de remake. Comme le 27 mai, deux de ses vices-présidents, le Paraguayen Juan Angel Napout et le Hondurien Alfredo Hawit Banegas, ont été cueillis à l'aube dans leur luxueux hôtel zurichois Baur au Lac, à la demande des Etats-Unis. Ils participaient au Comité exécutif de l'instance.
Napout préside la Confédération sud-américaine (Conmebol) et Hawit dirige par intérim la Confédération d'Amérique du Nord, centrale et des Caraïbes (Concacaf), toutes deux au centre des soupçons. Ils s'opposent à leur extradition vers les Etats-Unis.
Le football brésilien est également frappé de plein fouet par ces nouvelles inculpations. La justice américaine poursuit désormais l'actuel président de la Confédération brésilienne (CBF), Marco Polo Del Nero, et son prédécesseur Ricardo Teixeira, président de la CBF pendant 23 ans jusqu'à sa démission en 2012.
Dans un communiqué, la CBF a annoncé que M. Del Nero avait interrompu provisoirement ses fonctions pour "se consacrer à sa défense" devant le comité d'éthique de la Fifa "et la justice américaine".
Del Nero a désigné son vice-président, Marcus Antonio Vicente, pour assumer ses fonctions "à titre intérimaire", est-il précisé.
Ces arrestations et inculpations ont totalement éclipsé les premières propositions de réforme avancées jeudi par la Fifa pour restaurer sa crédibilité.
Malgré la tempête, les travaux du gouvernement du foot mondial se sont poursuivis comme prévu. Le principal changement, qui doit encore être ratifié par le Congrès du 26 février, est la limitation à 12 ans des mandats cumulés du président (trois mandats de quatre ans). Le 29 mai, le président Joseph Blatter avait été réélu pour un cinquième mandat, avant de devoir y renoncer sous la pression, dans l'attente des élections du 26 février.
Issa Hayatou, président intérimaire depuis que Blatter a été suspendu jusqu'au 5 janvier 2016, a repris devant les journalistes la formule standard de son prédécesseur: "La Fifa n'est pas corrompue, il y a des individus qui ont fait preuve d'un mauvais comportement."
Le Camerounais de 69 ans a cependant dû se défendre personnellement face à plusieurs questions pressantes. "Si j'étais corrompu, je ne serais pas là (à la Fifa)", a ainsi lancé le patron du foot africain.