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Il était difficile de rétorquer, d’autant plus que les critiques adressées à Alger n’émanent ni du Maroc ni de la France, encore moins des Etats-Unis, mais bel et bien d’Amnesty International, d’Human Rigths Watch, du Haut commissariat des droits de l’Homme auprès des Nations unies... Il devait, en revanche, répondre, circonstances obligent ! Et Ahmed Ouyahia de ressasser sur un ton de langue de bois : «L’Algérie ne jette pas des gens dans le désert». Un coup de brosse qui efface toutes les preuves tangibles et relayées d’abord par des médias algériens, avant que le dossier ne soit pris en charge par des médias internationaux et des organisations des droits de l’Homme indépendantes ou relevant des Nations unies.
200 activistes algériens, et à l’initiative de la Ligue algérienne de défense des droits humains (LADDH), avaient depuis plusieurs mois, condamné ces pratiques, les qualifiant de «campagne généralisée d’arrestations arbitraires, suivies d’expulsions collectives et massives, frappant l’ensemble des migrants originaires d’Afrique subsaharienne, se trouvant sur le territoire national».
L’organisation des Nations unies n’est pas restée indifférente, puisqu’en mai dernier, le Haut commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU avait demandé au gouvernement algérien «de cesser cette pratique dont sont victimes des milliers de personnes».
Pour sa part, Human Rights Watch avait souligné que depuis janvier 2018, l’Algérie avait «expulsé des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants vers le Niger et le Mali dans des conditions inhumaines et, dans de nombreux cas, sans tenir compte de leur statut légal en Algérie ou de leurs vulnérabilités spécifiques».
Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch ne lésine pas sur les mots ni sur les accusations : «L’Algérie a le pouvoir de contrôler ses frontières, mais cela ne signifie pas qu’elle puisse regrouper les gens en fonction de la couleur de leur peau et les larguer dans le désert, indépendamment de leur statut juridique et en l’absence de garanties de procédure équitable».
Cette déclaration avait été faite sur la base d’entretiens effectués par HRW, en avril et en mai avec 30 migrants en provenance de différents pays d’Afrique subsaharienne qui avaient déclaré que les autorités algériennes avaient opéré des descentes dans des zones où se trouvaient des migrants, en procédant à des arrestations en pleine rue ou sur des chantiers de construction et à des expulsions massives à la frontière avec le Niger ou le Mali, la plupart du temps sans vivres ni eau.
Au cours de leurs entretiens avec les différents organismes des droits humains, ces migrants avaient également expliqué avoir été contraints de marcher des dizaines de kilomètres à travers le désert, par des températures élevées, avant de rallier des localités où ils ont pu obtenir une aide ou avoir accès à des moyens de transport privés. Si Ahmed Ouyahia n’a pas pu cacher sa colère, voire sa honte devant son hôte, il y a vraiment de quoi !