Sous le ciel étoilé de la cité ocre, la 21ᵉ édition du Festival international du film de Marrakech s’est ouverte en beauté, mêlant la magie du septième art à l’éclat de personnalités emblématiques venues des quatre coins du globe.
Vendredi soir, le Palais des Congrès de Marrakech s’est transformé en un écrin de lumière, accueillant des icônes du cinéma, de l’art et de la culture. Placé sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, cet événement prestigieux n’a pas seulement célébré le cinéma, mais également le dialogue interculturel et la puissance de l’art quand à façonner des perspectives nouvelles.
Les flashs des appareils photo crépitaient sans répit, immortalisant les pas élégants des invités sur le légendaire tapis rouge. Le public, vibrant et enthousiaste, a salué l’arrivée du jury de la compétition officielle, dirigé par le cinéaste italien Luca Guadagnino. En sa compagnie, des figures mondialement reconnues telles que le réalisateur iranien Ali Abbasi, la réalisatrice indienne Zoya Akhtar, l’actrice américaine Patricia Arquette, l’actrice belge Virginie Efira, l’acteur australien Jacob Elordi, l’acteur britannico-américain Andrew Garfield, l’actrice marocaine Nadia Kounda, et le réalisateur argentin Santiago Mitre.
Dans un discours empreint de poésie, Guadagnino a rendu hommage à Marrakech, qu’il décrit comme une ville où le mystère de l’image et la beauté brute se fondent parfaitement. «Pour moi, Marrakech et le cinéma sont la même chose», a-t-il déclaré avec ferveur, symbolisant ainsi l’union entre une ville aux mille facettes et l’art de capturer des récits universels.
Quatorze œuvres cinématographiques issues de diverses contrées rivalisent cette année pour décrocher la prestigieuse Etoile d’Or. Parmi elles, le poignant The Village Next to Paradise du cinéaste somalien Mo Harawe. Ce film, soutenu par les "Ateliers de l’Atlas" du Festival, tisse un récit de rêve et de résistance au cœur d’un village somalien en proie à la misère. Grâce à une direction artistique minutieuse et des images saisissantes, Harawe réussit à capturer l’essence même de l’humanité en quête de lumière, même dans l’adversité la plus sombre.
Le panorama cinématographique s’élargit également avec des œuvres telles que «Les Tempêtes» de Dania Reymond-Boughenou, ou encore «Perfumed with Mint» de Muhammed Hamdy, témoins de la richesse narrative et esthétique de leurs auteurs.
Cette édition accueille également le retour des fameuses "Conversations", offrant au public une occasion unique de dialoguer avec des légendes du cinéma comme Tim Burton, David Cronenberg ou encore Ava DuVernay. Ces échanges informels, mêlant anecdotes intimes et réflexions sur l’industrie cinématographique, renforcent l’identité du Festival en tant que véritable carrefour d’idées et d’inspirations.
A cette occasion, la réalisatrice et scénariste française Justine Triet a dévoilé, devant un public captivé, les particularités de ses œuvres, où se mêlent avec grâce la fiction, le documentaire, et les questionnements éthiques et enjeux sociaux. «Le cinéma constitue un véritable outil qui permet d'explorer les complexités humaines et les questions sociales, invitant ainsi le spectateur à une réflexion plus large», a-t-elle dit, qualifiant les films de «terrain de jeu et d’exploitation de diverses thématiques importantes».
Evoquant la place de la femme dans ses œuvres, Justine Triet a souligné l’importance d’une représentation authentique des femmes dans le cinéma, notant qu’à travers sa démarche artistique, elle cherche à explorer les dynamiques complexes et singulières des relations familiales dans leur globalité.
Selon la cinéaste française, l'objectif n’est pas seulement de mettre les femmes au premier plan, mais plutôt de refléter la diversité des expériences féminines, loin des modèles simplistes ou idéalisés.
Par ailleurs, la question de la moralité dans les films de Justine Triet a également été abordée lors de cette rencontre. La réalisatrice a confié, dans ce sens, que ses œuvres invitent le public à une profonde réflexion sur la complexité des comportements humains.
Concernant son parcours singulier, marqué par une transition de la réalisation de documentaires à celle des fictions, elle a souligné que cette évolution a nécessité beaucoup de travail et de courage. Le documentaire, selon elle, a été une véritable école de l’écoute et de la patience, tandis que la fiction lui a permis de libérer pleinement sa créativité et son sens de la mise en scène, conférant ainsi à ses films une tonalité unique, brouillant les frontières entre la vérité et la fiction.
Le Festival a, par ailleurs, rendu hommage à une grande figure du cinéma : l'acteur et réalisateur américain Sean Penn, qui a tenu, dans une allocution prononcée à cette occasion, à exprimer ses vifs remerciements à SM le Roi Mohammed VI.
Il a également exprimé sa gratitude à SAR le Prince Moulay Rachid, Président de la Fondation du Festival International du Film de Marrakech. Il a aussi fait de même pour Mme Mélita Toscan Du Plantier, directrice et conseillère du Président de la Fondation du Festival, se disant très chanceux de pouvoir assister à cet évènement international d'envergure qui rassemble des personnalités inspirantes de par le monde.
Sean Penn a, en outre, remercié le peuple marocain et fait part de sa joie de découvrir le Maroc et le public de Marrakech, soulignant que ce Festival, qui promeut la diversité, constitue pour lui l'occasion d'exprimer son opinion, comme il l'avait toujours fait, à travers le cinéma qui permet à tous de s'exprimer.
Lors de cette soirée, rehaussée par la présence de grandes figures du septième art et d’éminentes personnalités du monde, de la culture et des médias, Sean Penn a reçu l’Etoile d’Or des mains de l'actrice italienne Valeria Golino.
Dans une communication à cette occasion, Valeria Golino a indiqué que Sean Penn est «un artiste hors-pair, un être humain unique, que ce soit en tant qu'acteur ou réalisateur, un homme engagé et militant, avec un charisme extraordinaire et un tempérament volcanique» .
«Il était évident dans ses premiers films que Sean Penn n'était pas un acteur comme les autres, qui choisit volontairement des rôles ancrés dans une réalité politique ou sociale difficile», a-t-elle ajouté. Les personnages de Sean Penn sont souvent «bruts, désespérés et parfois violents, mais toujours profondément humains», a estimé Valeria Golino, notant que dans chaque rôle, «il incarne la révolte, l'incertitude et la désobéissance».
Le cinéma marocain n’est pas en reste avec une sélection de 12 films projetés dans différentes catégories, mettant en lumière le talent des réalisateurs nationaux. Le panorama du cinéma marocain dévoile cinq œuvres, dont trois en première mondiale ou internationale, consolidant ainsi la place du Royaume dans la sphère cinématographique mondiale.
Au-delà de son caractère festif, le Festival met en exergue le rôle du cinéma en tant que plateforme universelle pour le dialogue et la transformation sociale. Lors d’une conférence de presse du jury, Luca Guadagnino a souligné la capacité du cinéma à transcender les frontières culturelles et à aborder des enjeux sociétaux complexes.
Marrakech, avec son architecture fascinante et son énergie vibrante, s’érige ainsi comme un symbole de cette dynamique. En accueillant des œuvres venues des contrées les plus éloignées, elle incarne un espace où la diversité culturelle se transforme en richesse artistique.
La 21ᵉ édition du Festival international du film de Marrakech ne se contente pas de célébrer le cinéma : elle transcende l’art pour inviter à une réflexion sur le monde. Ce rendez-vous annuel s’impose comme un événement incontournable, alliant glamour, créativité et humanité.
Marrakech
Mehdi Ouassat
Vendredi soir, le Palais des Congrès de Marrakech s’est transformé en un écrin de lumière, accueillant des icônes du cinéma, de l’art et de la culture. Placé sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, cet événement prestigieux n’a pas seulement célébré le cinéma, mais également le dialogue interculturel et la puissance de l’art quand à façonner des perspectives nouvelles.
Les flashs des appareils photo crépitaient sans répit, immortalisant les pas élégants des invités sur le légendaire tapis rouge. Le public, vibrant et enthousiaste, a salué l’arrivée du jury de la compétition officielle, dirigé par le cinéaste italien Luca Guadagnino. En sa compagnie, des figures mondialement reconnues telles que le réalisateur iranien Ali Abbasi, la réalisatrice indienne Zoya Akhtar, l’actrice américaine Patricia Arquette, l’actrice belge Virginie Efira, l’acteur australien Jacob Elordi, l’acteur britannico-américain Andrew Garfield, l’actrice marocaine Nadia Kounda, et le réalisateur argentin Santiago Mitre.
Dans un discours empreint de poésie, Guadagnino a rendu hommage à Marrakech, qu’il décrit comme une ville où le mystère de l’image et la beauté brute se fondent parfaitement. «Pour moi, Marrakech et le cinéma sont la même chose», a-t-il déclaré avec ferveur, symbolisant ainsi l’union entre une ville aux mille facettes et l’art de capturer des récits universels.
Quatorze œuvres cinématographiques issues de diverses contrées rivalisent cette année pour décrocher la prestigieuse Etoile d’Or. Parmi elles, le poignant The Village Next to Paradise du cinéaste somalien Mo Harawe. Ce film, soutenu par les "Ateliers de l’Atlas" du Festival, tisse un récit de rêve et de résistance au cœur d’un village somalien en proie à la misère. Grâce à une direction artistique minutieuse et des images saisissantes, Harawe réussit à capturer l’essence même de l’humanité en quête de lumière, même dans l’adversité la plus sombre.
Le panorama cinématographique s’élargit également avec des œuvres telles que «Les Tempêtes» de Dania Reymond-Boughenou, ou encore «Perfumed with Mint» de Muhammed Hamdy, témoins de la richesse narrative et esthétique de leurs auteurs.
Cette édition accueille également le retour des fameuses "Conversations", offrant au public une occasion unique de dialoguer avec des légendes du cinéma comme Tim Burton, David Cronenberg ou encore Ava DuVernay. Ces échanges informels, mêlant anecdotes intimes et réflexions sur l’industrie cinématographique, renforcent l’identité du Festival en tant que véritable carrefour d’idées et d’inspirations.
A cette occasion, la réalisatrice et scénariste française Justine Triet a dévoilé, devant un public captivé, les particularités de ses œuvres, où se mêlent avec grâce la fiction, le documentaire, et les questionnements éthiques et enjeux sociaux. «Le cinéma constitue un véritable outil qui permet d'explorer les complexités humaines et les questions sociales, invitant ainsi le spectateur à une réflexion plus large», a-t-elle dit, qualifiant les films de «terrain de jeu et d’exploitation de diverses thématiques importantes».
Evoquant la place de la femme dans ses œuvres, Justine Triet a souligné l’importance d’une représentation authentique des femmes dans le cinéma, notant qu’à travers sa démarche artistique, elle cherche à explorer les dynamiques complexes et singulières des relations familiales dans leur globalité.
Selon la cinéaste française, l'objectif n’est pas seulement de mettre les femmes au premier plan, mais plutôt de refléter la diversité des expériences féminines, loin des modèles simplistes ou idéalisés.
Par ailleurs, la question de la moralité dans les films de Justine Triet a également été abordée lors de cette rencontre. La réalisatrice a confié, dans ce sens, que ses œuvres invitent le public à une profonde réflexion sur la complexité des comportements humains.
Concernant son parcours singulier, marqué par une transition de la réalisation de documentaires à celle des fictions, elle a souligné que cette évolution a nécessité beaucoup de travail et de courage. Le documentaire, selon elle, a été une véritable école de l’écoute et de la patience, tandis que la fiction lui a permis de libérer pleinement sa créativité et son sens de la mise en scène, conférant ainsi à ses films une tonalité unique, brouillant les frontières entre la vérité et la fiction.
Le Festival a, par ailleurs, rendu hommage à une grande figure du cinéma : l'acteur et réalisateur américain Sean Penn, qui a tenu, dans une allocution prononcée à cette occasion, à exprimer ses vifs remerciements à SM le Roi Mohammed VI.
Il a également exprimé sa gratitude à SAR le Prince Moulay Rachid, Président de la Fondation du Festival International du Film de Marrakech. Il a aussi fait de même pour Mme Mélita Toscan Du Plantier, directrice et conseillère du Président de la Fondation du Festival, se disant très chanceux de pouvoir assister à cet évènement international d'envergure qui rassemble des personnalités inspirantes de par le monde.
Sean Penn a, en outre, remercié le peuple marocain et fait part de sa joie de découvrir le Maroc et le public de Marrakech, soulignant que ce Festival, qui promeut la diversité, constitue pour lui l'occasion d'exprimer son opinion, comme il l'avait toujours fait, à travers le cinéma qui permet à tous de s'exprimer.
Lors de cette soirée, rehaussée par la présence de grandes figures du septième art et d’éminentes personnalités du monde, de la culture et des médias, Sean Penn a reçu l’Etoile d’Or des mains de l'actrice italienne Valeria Golino.
Dans une communication à cette occasion, Valeria Golino a indiqué que Sean Penn est «un artiste hors-pair, un être humain unique, que ce soit en tant qu'acteur ou réalisateur, un homme engagé et militant, avec un charisme extraordinaire et un tempérament volcanique» .
«Il était évident dans ses premiers films que Sean Penn n'était pas un acteur comme les autres, qui choisit volontairement des rôles ancrés dans une réalité politique ou sociale difficile», a-t-elle ajouté. Les personnages de Sean Penn sont souvent «bruts, désespérés et parfois violents, mais toujours profondément humains», a estimé Valeria Golino, notant que dans chaque rôle, «il incarne la révolte, l'incertitude et la désobéissance».
Le cinéma marocain n’est pas en reste avec une sélection de 12 films projetés dans différentes catégories, mettant en lumière le talent des réalisateurs nationaux. Le panorama du cinéma marocain dévoile cinq œuvres, dont trois en première mondiale ou internationale, consolidant ainsi la place du Royaume dans la sphère cinématographique mondiale.
Au-delà de son caractère festif, le Festival met en exergue le rôle du cinéma en tant que plateforme universelle pour le dialogue et la transformation sociale. Lors d’une conférence de presse du jury, Luca Guadagnino a souligné la capacité du cinéma à transcender les frontières culturelles et à aborder des enjeux sociétaux complexes.
Marrakech, avec son architecture fascinante et son énergie vibrante, s’érige ainsi comme un symbole de cette dynamique. En accueillant des œuvres venues des contrées les plus éloignées, elle incarne un espace où la diversité culturelle se transforme en richesse artistique.
La 21ᵉ édition du Festival international du film de Marrakech ne se contente pas de célébrer le cinéma : elle transcende l’art pour inviter à une réflexion sur le monde. Ce rendez-vous annuel s’impose comme un événement incontournable, alliant glamour, créativité et humanité.
Marrakech
Mehdi Ouassat