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«Nous demandons que justice soit rendue», a-t-il déclaré, affirmant que ses frères séquestrés dans les camps de Tindouf n’ont pas le droit de s’exprimer en toute liberté. «Je peux dire ce que je veux, crier, parler avec la presse, mais eux ils ne le peuvent pas», a-t-il regretté.
Il a également déploré le mutisme des dirigeants du Polisario, car Ahmed Khalil n’était pas un simple quidam mais occupait des postes importants : directeur de la radio du Polisario, chef des services d’espionnage... Le black-out à propos de sa disparition, explique Rachid Khalil, confirme donc la complicité de la direction du Polisario dans cette affaire.
Selon la même source, la famille d’Ahmed Khalil ne sait rien de ce qui est advenu de leur père, mais l’on soupçonne qu’il serait détenu dans une prison militaire en Algérie.
Selon un article de Libé paru en septembre 2014, il a fait un brillant cursus scolaire sanctionné par une thèse de doctorat, avant de rejoindre les camps de Tindouf qu’il a quittés pour poursuivre ses études. La panoplie de diplômes qu’il a obtenus avec des mentions exceptionnelles, a incité le patron du Polisario à le nommer à un poste de responsabilité pour le surveiller de plus près. Chargé des droits de l’Homme, ce jeune cadre n’allait pas tarder à exprimer son désaccord avec son patron sur les nombreuses exactions et violations que subissent les populations sahraouies dans les camps dirigés par Abdelaziz et ses acolytes. Ce désaccord allait lui être fatal. Un guet-apens a été tendu pour son enlèvement loin des regards des Sahraouis. Parti à Alger où il était censé donner des conférences dans différentes universités de la capitale algérienne, il n’en est jamais revenu.
Selon Europa Press, Ahmed Khalil paie le prix des investigations qu’il avait effectuées concernant la disparition entre 1980 et 1990 d’au moins 160 personnes dont des femmes et des enfants.
A noter que le Forum pour le soutien aux autonomistes de Tindouf (Forsatin), avait affirmé en 2014 que la direction du Polisario aurait mis en garde Khalil Ahmed qui aurait eu l’intention de divulguer quelques secrets relatifs aux violations des droits de l’Homme dans les camps de Tindouf. La même source a également souligné que des dizaines de responsables civils et militaires du Polisario, craignant de subir le même sort, évitent de trop s’éloigner des camps.