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Lesdites associations s’engagent pour le progrès social, économique et juridique de cette frange de la société qui souffre de la précarité, de la fragilité et de l’exclusion. En effet, celle-ci fait l’objet de toutes formes de violence et de discrimination de la part du père biologique de l’enfant. La famille de la mère, son entourage ainsi que les institutions publiques ne sont pas en reste.
C’est dans ce cadre que les Associations Solidarité féminine et Insaf ont élaboré un mémorandum rendu public.
Celui-ci reprenant leur engagement, adopté selon une approche juridique et se référant aux principales conventions et chartes internationales signées et ratifiées par le Maroc. Elles y font part de leurs revendications qui consistent, entre autres, en la levée de réserves concernant les accords internationaux liés aux droits de la femme et des enfants. Il s’agit notamment de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, de la Convention internationale des droits de l’enfant et de la Convention sur l‘élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes ainsi que les protocoles facultatifs pour ces chartes.
Ainsi, se basant sur la volonté politique qui aspire à une société démocratique et dans l’esprit de la Constitution de 2011 qui met l’accent sur l’égalité, la parité et porte un grand intérêt à l’enfant, ces militants associatifs, en collaboration avec les autres parties de la société civile ,ont élaboré un ensemble de revendications afin d’assurer la transition vers une société égalitaire, préservant la dignité de ses citoyens.
Ces revendications se situent à trois niveaux. Tout d’abord et concernant les droits de l’Homme, appel est fait à l’Etat pour assumer ses responsabilités en tant que leader des changements des politiques sociales et publiques. Il devrait également garantir le droit à la vie et à la sécurité physique et psychologique ; assurer l’accès aux établissements publics (maternités…) sans discrimination ; permettre à cette couche de la société d’accéder à l’éducation, à la santé et à l’emploi ; et enfin permettre l’interruption d’une grossesse résultant d’un viol.
Sur le plan juridique, le même mémorandum préconise l’alignement des lois marocaines sur les conventions internationales. Toujours d’après ce document, l’amendement de l’article 16 de la loi relative à l’état civil s’avère nécessaire.
En outre, les deux associations souhaiteraient une coordination entre l’Etat (santé, justice et éducation ...) et les différentes composantes de la société civile qui accompagnent les mères célibataires. Par ailleurs, tous les intervenants auprès de ces personnes devraient bénéficier d’une formation adéquate pour une bonne application de la loi. Enfin, intégrer l’éducation sexuelle dans les programmes scolaires est vivement recommandé.
A rappeler que selon une étude de terrain réalisée au niveau national, 210.343 mères célibataires ont donné naissance à au moins 340.903 enfants au cours de la période comprise entre 2003 et 2009 au Maroc. Dans ce contexte, 24 enfants sur 150 naissances seraient abandonnés. Mieux encore, seuls 4% des besoins de ces mères et leurs enfants sont satisfaits par les associations existantes sur le terrain en l’absence d’une prise en charge de la part de l’Etat. A titre d’exemple, seulement 5933 mères ont été recueillies au sein de l’Association solidarité féminine entre 2003 et 2012, et presque autant par l’Association Insaf. Les mères célibataires et leurs enfants sont une réalité sociale dont notre système juridique doit tenir compte. L’amélioration de leur situation demeure une nécessité, pour l’instauration de l’Etat de droit.