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Un climat serein qui tranche avec la violence qui se déchaîne chaque week-end sur les terrains algériens, où les supporteurs n'hésitent pas à s'affronter en véritables batailles rangées, sortant manche de pioche et même armes blanches.
"Je ne me considère pas comme un entraîneur mais comme un éducateur", explique Rachid Meziane, ancien international algérien qui encadre bénévolement les enfants en cette matinée de novembre et pourtant printanière.
Le petit stade municipal de Sfindja, installé sur les coteaux d'El Biar, un quartier des hauteurs d'Alger, est presque intime et en excellent état avec sa pelouse artificielle immaculée.
Deux équipes de neuf petits joueurs se disputent le ballon, tous concentrés sur l'action, car la moindre faute est sifflée. "Nous sommes le prolongement de l'école. +Si tu ne peux être un joueur de football, sois un homme!+ pourrait être notre devise", ajoute Rachid Mezian.
Son homonyme - mais sans aucun lien de parenté - Youcef Meziane, lui aussi éducateur de Form-foot et ancien international, explique: "Nous leur apprenons les valeurs que nous estimons fondamentales, dont le respect de l'Autre. Il est inadmissible de voir des joueurs contester systématiquement l'arbitre pendant les rencontres du championnat national".
Contre la violence. "La violence et l'indiscipline ne sont pas non plus tolérables", dit le président de l'école, Lahlou Ben Ramdane, pour qui "un joueur de football ne vit pas dans un monde à part, il fait partie intégrante de la société".
Sur la pelouse pendant les trois séances d'entraînement hebdomadaires ou pendant le reste de la semaine, ce centre exige donc de ses quelque 200 poussins et benjamins une attitude exemplaire.
"Certains parents sont d'ailleurs venus me remercier: leurs enfants avaient fait beaucoup de progrès à l'école depuis qu'ils avaient intégré Form-foot", confie en souriant Rachid Meziane.
Et pour cause: les élèves doivent montrer leur bulletin de notes chaque trimestre, et peuvent être privés temporairement d'entraînement en cas de mauvais résultats scolaires. "La pire des punitions", avoue Yacine, 12 ans.
Mais le football reste forcément au centre des préoccupations des entraîneurs-formateurs.
"Le football algérien pèche par le manque de cette formation, les clubs ne s'en préoccupent pas alors que c'est la base de tout. On ne devient pas un bon joeur sans avoir souffert dans sa jeunesse pendant les entraînements", explique Rachid Meziane. Depuis neuf ans que l'école existe, les deux Meziane ont vu passer bien des poussins et benjamins. "Mais certains jouent maintenant à El Harrach, au CRB ou au Mouloudia d'Alger", les grands clubs de la capitale, assurent ces cadres du ministère de la Jeunesse et des Sports.
Leur souhait: participer au renouveau du football algérien, tout auréolé de la qualification des Verts au Mondial 2010, durement acquise lors d'un match d'appui le 18 novembre contre l'Egypte dans un climat d'extrême tension à Khartoum.