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Si Jamel Debbouze a consacré sept ans de sa vie à la réalisation de cette comédie préhistorique, adaptée de l’ouvrage de Roy Lewis, il n’est néanmoins pas parvenu à convaincre les médias. Malgré quelques avis bienveillants, les spécialistes du cinéma ont été loin de s’enthousiasmer.
Ainsi, L'Obs parle de « navet totalement indigeste », Le Figaro de « ratage » doté d'un « scénario poussif » et de «dialogues d'une grande banalité». Pour Critikat, le film est «empêtré dans une réalisation ronronnante» servie par la volubilité de Debbouze «parfois indigeste». A contrario, Isabelle Regnier du journal Le Monde loue « la drôlerie irrésistible du verbe de Debbouze». Télérama est mi-figue mi-raisin. «Jamel Debbouze signe un conte généreux, un brin confus», décrit la critique Guillemette Odicino dès les premières lignes. Seulement pour elle, tout cela porte à confusion: «Le scénario est un brin fourre-tout: c'est que Jamel veut tout dire», continue la journaliste de Télérama. Au risque de signer un film consensuel: «Dans presque tous les plans, Jamel bouge et parle sans cesse, avec des vannes calibrées pour faire rire, émouvoir et transmettre son message de tolérance à un public familial le plus large possible». Quoiqu'il en soit, les intentions du réalisateur sont honorables. «Pourquoi j'ai pas mangé mon père est une ode à la différence, et, dans ce décor préhistorique, Debbouze prône le respect de l'autre: handicapés, banlieusards, étrangers, femmes ou Roms. Dans une France qui fait des gargarismes de discours réacs, voir l'une de ses célébrités les plus populaires prendre le contre-pied total est évidemment très louable, voire franchement aimable», écrit pour sa part Libération France.
Et Les Echos de conclure: «On se souvient soudain que Jamel est né dans le stand-up. Qu'il est un artiste puissant, capable d'occuper l'espace d'une scène sans autre accessoire que son micro. Peut-être réalisera-t-il un jour un film qui lui ressemble pleinement. Un film intime, débarrassé de la quincaillerie qui encombre celui-ci». Notons, par ailleurs, que ce film aurait englouti un budget record de près de 50 millions d'euros, apportés par M6, Canal Plus et surtout Pathé. Mais il reste cependant difficile de connaître le budget exact du film. A l'origine, il ne devait coûter que 24 millions. Puis le budget a grimpé à 32 millions d'euros lorsque le projet a été déposé en 2012 au Centre national du cinéma (CNC) en France. Mais il a ensuite dérapé, pour finir à 35 millions d'euros «au bas mot» selon l'AFP, voire plus de 40 millions d'euros, à en croire Le Parisien. Interrogé à ce sujet par de nombreux journalistes, l'attaché de presse du film répond «ne pas avoir cette information», tandis que Pathé n'a pas répondu.
Quoi qu'il en soit, le budget prévisionnel publié par cinefinances.info montre que Pathé est bien le principal financier du film, apportant au moins 21,5 millions d'euros. Le solde apporté par Canal Plus est de 3,45 millions d'euros, celui de M6 est estimé à 2,9 millions d'euros et celui de Boréales, la société de production du co-réalisateur Frédéric Fougea, à 1,2 million d'euros.
Mais si le budget est si élevé, c'est aussi parce que ce film d'animation utilise la technique de la «motion capture», qui permet de filmer les acteurs et de reproduire ensuite leurs mouvements sur ordinateur. Cette technique avait notamment été utilisée par James Cameron pour Avatar, et Steven Spielberg pour «Le secret de la licorne», une aventure de Tintin
D’autre part, Jamel Debbouze qui est à la fois réalisateur, co-scénariste et personnage principal aurait, selon les contrats déposés au CNC, touché 180.000 euros en tant que réalisateur, plus une avance de 67.500 euros sur son cachet d'interprète, plus un minimum garanti de 585.000 euros pour la cession à Pathé de ses droits d'auteur, et enfin une avance de 450.000 euros pour la cession à Pathé de son droit à l'image. Mais ce n'est pas tout: il touchera aussi un pourcentage sur les entrées.