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Selon cette institution des Nations unies, au premier semestre 2020, en raison de la crise de Covid-19, il a été observé une pression à la baisse sur le niveau ou sur le taux de croissance des salaires moyens dans deux tiers des pays pour lesquels on dispose de données récentes.
« Les salaires mensuels ont baissé ou ont progressé de manière plus lente au premier semestre 2020 dans deux tiers des pays pour lesquels on dispose de chiffres officiels », a-t-elle relevé dans ce document rendu public mercredi 2 décembre courant à Genève, affirmant qu’à brève échéance, la crise devrait faire subir aux salaires une très forte pression vers le bas.
L’organisation internationale a relevé que «avant même que nous ne soyons frappés par la pandémie de Covid-19, des centaines de millions de personnes dans le monde étaient déjà payées en dessous du salaire minimum ».
En effet, de manière globale, 266 millions de personnes - 15% des salariés à travers le monde - étaient payées à un niveau inférieur au salaire horaire minimum, soit parce que la législation n’était pas appliquée, soit parce qu’elles en étaient exclues, rappelle le rapport.
Par ailleurs, avant l’avènement de la pandémie de Covid-19, les femmes étaient surreprésentées au sein des personnes payées à un niveau égal ou inférieur au salaire minimum.
Poursuivant son analyse, l’agence tripartite des Nations unies, qui réunit des représentants des gouvernements, employeurs et travailleurs des Etats membres, a également noté que les salaires des femmes et des travailleurs faiblement rémunérés ont été impactés par la crise de manière disproportionnée.
En effet, tous les travailleurs n’ont pas été touchés par la crise de manière égale, indiquent les auteurs dudit rapport, soulignant que les conséquences sur les femmes ont été bien plus graves que sur les hommes.
Comme le montre une estimation basée sur un échantillon de 28 pays européens, « sans les subventions salariales, les femmes auraient perdu 8,1% de leur salaire au deuxième trimestre 2020, en comparaison à 5,4% pour les hommes ».
S’agissant des travailleurs faiblement rémunérés, également sévèrement impactés par la crise, il apparait que « ceux qui ont un métier peu qualifié ont perdu un nombre d’heures travaillées beaucoup plus important que ceux qui exercent des métiers d’encadrement et qui disposent d’emplois qualifiés mieux rémunérés », fait savoir le document.
Ainsi, selon le même échantillon de 28 pays européens, il ressort que, sans les subventions salariales, la moitié des travailleurs les moins bien rémunérés auraient perdu environ 17,3% de leur salaire. En fin de compte, le rapport soutient que, sans les subventions salariales, la baisse du montant moyen perdu sur les salaires pour l’ensemble des travailleurs aurait été de 6,5%, précisant cependant qu’elles ont permis d’en compenser 40%.
Pour conclure ce point, l’organisation a en outre constaté qu’au sein des pays dans lesquels des mesures radicales ont été prises pour préserver le marché du travail, les effets de la crise se sont fait sentir principalement par des baisses de salaires plutôt que par des suppressions massives d’emplois.
A noter que si « dans un tiers des pays pour lesquels des chiffres ont été publiés, les salaires moyens ont semblé augmenter, il ne s’agit en réalité, en grande partie, que de la conséquence du fait qu’un nombre substantiel de travailleurs faiblement rémunérés ont perdu leur emploi », a expliqué l’OIT faisant savoir que cela fausse la courbe moyenne puisqu’ils n’apparaissent plus dans les statistiques concernant les salariés.
Quoi qu’il en soit, pour le directeur général de l’OIT, Guy Ryder, «l’accroissement des inégalités engendré par la crise de Covid-19 menace de laisser derrière elle de la pauvreté ainsi qu’une instabilité sociale et économique, ce qui serait désastreux».
Cité dans un communiqué de l’agence onusienne, il ajoute : «Notre stratégie de relance doit être centrée sur l’humain. Nous avons besoin de politiques salariales appropriées qui prennent en considération la durabilité des emplois et des entreprises et qui s’attaquent aux inégalités ainsi qu’à la nécessité de soutenir la demande ».
Et pour conclure, Guy Ryder affirme que la reconstruction d’un avenir meilleur exige que nous nous emparions aussi « de questions gênantes comme, par exemple, le fait de savoir pourquoi des métiers ayant une valeur sociale élevée, à l’image de ceux des soignants et des enseignants, sont très souvent mal payés».
Alain Bouithy