La crise politique c’est en Espagne qu’il faut la chercher, dixit Charles Michel

Puigdemont interpelle l'UE et dénonce un "coup d'Etat" contre la Catalogne


Jeudi 9 Novembre 2017

 Le Premier ministre belge Charles Michel a estimé mercredi qu'il n'y avait "pas de crise politique en Belgique" consécutive à la crise catalane, malgré les déclarations de ses ministres nationalistes flamands soutenant les dirigeants indépendantistes catalans.
"Il y a une crise politique en Espagne et pas en Belgique!", a déclaré Charles Michel soumis à un feu de questions critiques des députés belges sur sa gouvernance.
"Le mandat d'arrêt européen est une affaire de la justice, pas du gouvernement, ça ne le sera pas", a aussi dit M. Michel à propos de la procédure judiciaire intentée en Espagne visant cinq ex-dirigeants catalans --dont le président destitué Carles Puigdemont-- exilés à Bruxelles.
C'est la première fois que Charles Michel s'exprimait face aux députés, devant une commission de la Chambre, depuis l'arrivée le 30 octobre en Belgique de ces cinq dirigeants indépendantistes que Madrid souhaite juger notamment pour "rébellion" et "sédition".
Malgré ses appels à la "discrétion" sur ce sujet très sensible avec le gouvernement espagnol, des ministres ou dirigeants de la N-VA (nationalistes flamands, associés à la coalition au pouvoir) ont exprimé leur sympathie pro-catalane avec des propos hostiles au gouvernement espagnol ces derniers jours.
Dimanche, le ministre (N-VA) de l'Intérieur Jan Jambon s'est publiquement interrogé "sur le fait qu'un Etat membre de l'Union européenne peut aller aussi loin" qu'incarcérer "les membres d'un gouvernement démocratiquement élu" et a déploré "le silence assourdissant" des principaux dirigeants de l'UE.
Devant les députés, Charles Michel a rappelé que dès le 1er octobre, jour du référendum interdit en Catalogne, il avait lancé un appel au "dialogue politique" entre Madrid et Barcelone. Une manière de dire qu'il ne pouvait être suspecté de prendre parti pour un camp ou l'autre malgré sa condamnation des violences ce jour-là.
Sur le plan diplomatique, "nous avons un interlocuteur c'est le gouvernement espagnol, c'est Madrid", a ajouté mercredi le dirigeant libéral francophone.
Les cinq responsables indépendantistes catalans exilés en Belgique se sont livrés dimanche aux autorités belges au surlendemain de l'émission par la justice espagnole des mandats d'arrêt les visant.
Ils ont été laissés libres sous conditions par un juge d'instruction en attendant une première audience judiciaire sur le fond le 17 novembre à Bruxelles pour examiner ces mandats d'arrêt.
Mardi, Carles Puigdemont, à Bruxelles depuis le 30 octobre et qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt européen à la demande de la justice espagnole, a dénoncé un "coup d'Etat" par la mise sous tutelle de sa région. Elle a été décidée par le gouvernement central le 27 octobre, quelques heures après une déclaration d'indépendance votée au parlement régional sur la base d'un référendum d'autodétermination interdit organisé le 1er octobre.
Les séparatistes affirment que le oui l'avait emporté ce jour-là à 90%, avec 43% de participation, des chiffres invérifiables faute d'une commission électorale indépendante.
Si les Catalans donnent à nouveau une majorité aux séparatistes lors des élections régionales prévues le 21 décembre, "accepterez-vous le résultat du vote des Catalans?", a demandé M. Puigdemont aux dirigeants de l'UE lors d'un discours devant quelque 200 maires séparatistes catalans qui s'étaient déplacés jusqu'à Bruxelles pour le soutenir.
Les indépendantistes doivent maintenant tenter de conserver le pouvoir lors de ces élections régionales, imposées par le gouvernement central de Mariano Rajoy pour tenter de trouver une sortie de crise.
Mais ils semblent avoir échoué à s'unir, comme le souhaitait Carles Puigdemont. Mardi soir la Gauche républicaine de Catalogne (ERC), l'un des trois partis indépendantistes avec le PdeCAT (conservateur) de Puigdemont et la Candidature d'unité populaire (CUP) d'extrême gauche, a écarté cette option. Le porte-parole d'ERC, Sergi Sabria, a affirmé dans un communiqué que "devant l'impossibilité de former une liste réellement unitaire, il faudra chercher à nous coordonner sur la base de candidatures différentes".


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