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Comment ne pas y voir un clin d’œil du destin ? Un peu plus d’un an avant le décès d’Abderrahmane El Youssoufi à l’âge de 95 ans, le TihadAthletic Sport (TAS), club qu’il chérissait tant, lui a offert une victoire inespérée en Coupe du Trône. L’un des plus beaux cadeaux jamais faits par une équipe à l’un de ses glorieux fondateurs. Feu Abderrahmane El Youssoufi aimait profondément le football et encore plus le TAS. Pour s’en persuader, il suffit de se remémorer l’éclatant sourire qu’il arborait lorsquel’un des clubs les plus populaires de Casablanca a été promu en seconde division après avoir végété beaucoup trop longtemps à l’étage Inférieur.
Nous sommes au printemps 2017, et malgré un état de santé fragile, Abderrahmane El Youssoufi, maillot du TAS floqué à son nom, a tenu coûte que coûte à marquer de sa présence ce jour où ses regrets se sont transformés en bonheur infini, participant à une indescriptible liesse populaire, là où tout a commencé à Hay Mohammadi. C’est dans ce quartier mythique qu’est né le TAS en 1946 .« Nous avons de nos propres mains tracé les lignes pour délimiter le terrain dans le quartier Moulay Chrif », se remémorait,il y a quelque temps, l’ancien Premier ministre.
Entre Tanger, la ville où Abderrahmane El Youssoufi est né, un 8 mars 1924, et ce creuset de talent qu’est le quartier Hay Mohammadi de Casablanca où il a œuvré pour la création du TAS, le lien ne saute pas vraiment aux yeux. C’est tout un pan de l’histoire du Maroc qu’il faut revisiter pour que le puzzle soit complet. Encore élève interne au lycée Moulay Youssef de Rabat, Abderrahmane El Youssoufi avait rejoint les rangs du Mouvement national. L’histoire s’en rappellera comme étant l’un des militants historiques du nationalisme marocain. Ce n’est d’ailleurs pas étonnant qu’il ait adhéré à l'âge de dix-neuf ans au parti de l'Istiqlal.
Dès lors, sa préoccupation première était d’améliorer les conditions de vie de la classe ouvrière et en particulier des plus jeunes d’entre elle, avec pour objectif de les imprégner du mouvement nationaliste. « Le TAS a vu le jour pour encadrer les jeunes et les encourager à adhérer à la bataille pour l’indépendance »,soulignait-il fièrement il y a un peu plus de dix ans. Une volonté d’émancipation également palpable dans la création du club de Cosumar. Mais pas que. « Nous avons aussi fondé la Ligue de football marocaine, en opposition à celle instaurée par le colonisateur avant de créer la Coupe du Trône », confiait-il.
On vous laisse imaginer sa joie quand le TAS a remporté ce trophée hautement symbolique l’année dernière, lors de la fête du Trône, contre toute attente et au courage, en prenant le meilleur sur le Hassania d’Agadir(2-1). Une victoire au forceps dédiée par les joueurs, le staff et toutes les composantes du club à Abderrahmane El Youssoufi. Survêt du club sur les épaules, Abderrahmane El Youssoufi n’a pas hésité un seul instant à accueillir ses héros du moment. A la manière du meneur d’hommes qu’il était, il leur a certainement rappelé le contexte particulier dans lequel leur club a vu le jour. Comme pour les persuader que le TihadAthletic sport n’était vraiment pas un club comme les autres.
De toute façon, comment peut-il en être autrement ? Le cœur d’un homme aussi extraordinaire ne peut vouer un amour et une admiration aussi grandsà un club de football ordinaire. Désormais, l’étoile d’Abderrahmane El Youssoufibrillera pour toujours au-dessus du TAS. Et plus que jamais, le TAS aura la charge d’honorer sa mémoire en multipliant les exploits et pourquoi pas réaliser son vœu le plus cher, renouer avec la première division.