La conférence d'Astana maintenue malgré l'appel de rebelles syriens

Les violences contre les enfants à leur pire niveau en 2016 en Syrie, selon l’Unicef


Mardi 14 Mars 2017

Plusieurs délégations arrivent déjà à Astana pour de nouvelles discussions consacrées à la Syrie et la Russie, l'Iran et la Turquie ont confirmé leur participation en dépit de l'appel de groupes rebelles syriens en faveur d'un report, a annoncé lundi le ministre kazakh des Affaires étrangères.
"Nous attendons des confirmations des autres parties à cette rencontre", a ajouté Kairat Abdrakhmanov.
Les discussions doivent débuter aujourd’hui mardi. Mais plusieurs groupes de la rébellion ont réclamé ce week-end un report. Ils veulent évaluer les conditions de l'actuel cessez-le-feu.
Les insurgés affirment que les forces pro-gouvernementales et les milices soutenues par l'Iran, allié du régime de Bachar al Assad, continuent de bombarder les zones tenues par l'opposition à Damas, Homs, Deraa et Idlib et se préparent à une offensive contre certains faubourgs de la capitale syrienne. Depuis le début de l'année, le Kazakhstan a déjà accueilli deux conférences sur la Syrie, les 23-24 janvier puis à la mi-février, à chaque fois sous l'égide de Moscou, Téhéran et Ankara.
L'objectif de la "troïka" était de consolider la trêve entrée en vigueur fin décembre après la victoire des forces pro-gouvernementales dans la bataille d'Alep, la grande ville du nord de la Syrie.
L'Onu, qui mène de front un processus diplomatique portant sur la recherche d'une solution politique à la crise juge cette nouvelle session de discussions à Astana complémentaire de ses propres initiatives.
Au début du mois, l'envoyé spécial de l'Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura, jugeait que ce troisième tour de table au Kazakhstan traiterait du "maintien du cessez-le-feu, de mesures immédiates pour instaurer la confiance et de questions opérationnelles en matière de lutte contre le terrorisme".
Pour ce qui est de la situation des enfants syriens, le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) a indiqué lundi  que  les violences à l'encontre des enfants ont été "à leur pire" niveau en 2016 en Syrie, où la guerre entre dans sa septième année.
"Les cas vérifiés de meurtres, de mutilations et de recrutements d'enfants ont augmenté significativement" au cours de cette même année, écrit l'Unicef dans un communiqué.
"Le degré de souffrance est sans précédent. Des millions d'enfants en Syrie sont attaqués chaque jour, leur vie est complètement bouleversée", dit Geert Cappelaere, le directeur de l'Unicef pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.
"Chaque enfant est marqué à vie, avec des conséquences terribles sur sa santé, son bien-être et son avenir", dit-il.
Selon l'Unicef, au moins 652 enfants ont été tués (+20% par rapport à 2015) et plus du tiers l'ont été "dans ou à proximité d'une école", ce qui fait de 2016 "la pire année pour les enfants de Syrie depuis que la vérification formelle des incidents a débuté en 2014".
En outre, plus de 850 enfants ont été recrutés pour combattre dans le conflit, soit plus du double du nombre enregistré en 2015. Certains d'entre eux tiennent des rôles "extrêmes" de "bourreaux, kamikazes ou gardiens de prisons".
Le conflit en Syrie a débuté le 15 mars 2011 avec la répression par le régime de Bachar al-Assad de manifestations pacifiques demandant des réformes.
Depuis, il s'est singulièrement complexifié et implique désormais une multitude d'acteurs locaux et internationaux ainsi que des groupes jihadistes sur un territoire morcelé.
La guerre a fait plus de 310.000 morts et contraint plus de la moitié de la population à fuir son foyer.
Après six ans de conflit, "près de 6 millions d'enfants dépendent maintenant de l'assistance humanitaire" et "plus de 2,3 millions sont actuellement réfugiés en Turquie, au Liban, en Jordanie, en Egypte et en Irak", écrit l'Unicef.
Selon l'instance onusienne, 280.000 enfants vivent dans les secteurs assiégés, sans accès à de la nourriture ou des médicaments.


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