D'après MSF, une vingtaine de personnes ont également été blessées dans ces raids menés lundi contre un hôpital dans la province rebelle de Hajja (nord). L'ONG, qui intervient dans l'établissement, a annoncé qu'un membre de son personnel avait été tué dans les frappes.
Les Etats-Unis, alliés de l'Arabie saoudite à la tête de cette coalition, et Amnesty International ont tous deux condamné l'attaque.
Ces frappes intervenaient 48 heures après des raids sur une école dans la province de Saada, une autre région du nord aux mains des rebelles, qui ont tué dix enfants selon MSF.
Une équipe d'investigation de la coalition est "au courant des informations sur un raid aérien contre un hôpital à Hajja (...) et a de toute urgence lancé une enquête indépendante", a annoncé tard lundi l'équipe d'évaluation des incidents qui regroupe des enquêteurs membres des pays de cette coalition arabe.
Après avoir obtenu "plus d'informations de la part de MSF", l'équipe annoncera ses conclusions, a-t-elle ajouté dans un communiqué relayé par l'agence de presse officielle saoudienne (SPA).
Les frappes sur des infrastructures humanitaires, notamment des hôpitaux, sont particulièrement inquiétantes", a quant à elle réagi la porte-parole du département d'Etat américain Elizabeth Trudeau.
C'est à partir d'Abs, qui se trouve à la lisière de la ville d'Harad, à la frontière avec l'Arabie saoudite, que les rebelles yéménites ont souvent bombardé des régions saoudiennes proches, y faisant des victimes.
Fréquemment cible de la coalition, Harad est aussi le théâtre de combats acharnés entre forces gouvernementales aidées de soldats de la coalition et les rebelles chiites Houthis. Des sources militaires progouvernementales ont annoncé que des véhicules militaires avaient transféré d'Harad des blessés rebelles à l'hôpital d'Abs, laissant entendre que les raids avaient visé l'établissement pour cette raison.
La coalition et l'Arabie saoudite sont régulièrement accusées de "bavures" contre des civils et notamment contre des enfants.
Lundi, la coalition arabe avait déjà annoncé l'ouverture d'une enquête sur le bombardement contre l'école dans la province de Saada. Mais elle a nié avoir ciblé l'école, affirmant que ses avions avaient visé un centre d'entraînement où les rebelles entraînaient des enfants au combat.