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La perte est immense comme le fut son talent et le génie qu’il mit au service de la musique tout au long de sa longue et riche carrière. Salah Cherki, qui fut le seul artiste marocain dont la diva Oum Kalthoum avait interprété une chanson de sa composition "Ya Rassoul Allah Khoud Bi Yadi" a grandement contribué à la modernisation de la musique marocaine moderne. Un travail auquel il avait consacré toute sa vie et dont on a pu apprécier la portée à travers des œuvres multiples et variées marquées du sceau de l’innovation.
Il faut dire que ce monument de la musique marocaine, considéré comme un des créateurs du style musical marocain contemporain, n’était pas du genre à se contenter de l’essentiel. Avec abnégation, il allait toujours au fond de son imagination suscitant ainsi autour de lui respect et considération. De cette obsession naîtront des compositions et partitions musicales mélodieuses d’une grande qualité qui ont longuement dominé la scène artistique nationale. C’est d’ailleurs dans cette même logique du travail bien fait et novateur qu’il apporta des innovations à la musique andalouse, n’hésitant pas à combiner guitare et luth à son instrument fétiche: le Qanoun. Un mariage plutôt réussi dont le public et connaisseurs ont pu mesurer à sa juste valeur la profondeur et la richesse des sonorités lors de nombreuses prestations du fameux trio Al Maoucelli qu’il créa. Il faut dire que le défunt appréciait vraiment le monde des instruments. Et ce n’est pas un hasard si l’on dit de lui qu’il fut un grand collectionneur d'instruments de musique.
En véritable ambassadeur de la musique marocaine, il parcourut le monde avec une seule idée en tête : défendre la musique du pays. Celle qu’il a toujours affectionnée et qui l’accompagné jusqu’au crépuscule de sa vie.
Chercheur-musicologue, Salah Cherki laisse aux siens et aux générations futures de prestigieux ouvrages consacrés à sa passion de toujours, la musique, tels que "La musique marocaine: Un patrimoine riche et diversifié", "Introduction à l'histoire de la musique marocaine" et une autobiographie intitulée "Joul Tara Almaaani", et bien d’autres.
Soulignons que le défunt a travaillé à l'Orchestre national de la RTM jusqu'à sa retraite. Ce que le disparu eut du mal à accepter puisqu’en tant qu’artiste, il considérait qu’il pouvait donner toujours mieux. Ce qu’il fit d’ailleurs, mais différemment. Salah Cherki s’est éteint à l'âge de 88 ans.