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"Mate un peu! Mec, t'es à un doigt de la perfection!", lance une voix surexcitée à l'adresse du pilote, Sunesh Pursad, 25 ans, un expert dans l'art de faire tournoyer sa grosse cylindrée sur un rond en bitume, baptisé "piste de danse".
Le jeune homme fait partie d'un groupe de cascadeurs qui tentent de normaliser leur discipline, associée à une culture de gangsters, en organisant des shows sécurisés une fois par semaine à Soweto, près de Johannesburg.
C'est dans cet ancien ghetto noir que le spinning, né au Japon sous le nom de "drifting", est arrivé en Afrique du Sud dans les années 80. A l'époque, quand un "tsotsi" (voleur en argot urbain) mourait, les membres de son gang lui rendait hommage en faisait des tours en voiture autour de son cercueil.
"Si un gangster était un voleur de voiture, on le fêtait de cette manière. Tous ses amis venaient à l'enterrement et tournoyaient. C'était la culture", raconte Pule Motloung, 28 ans, un "spinner" qui a réalisé un documentaire sur son sport et prépare un long-métrage dans cet univers.
A cause de ses origines, la discipline traîne une réputation sulfureuse que les excès médiatisés de certains fous du volant ont renforcé.
L'an dernier, une star locale de hip-hop, Molemo "Jub-Jub" Maarohanye, a suscité l'indignation en faisant la course avec un ami, en plein jour, dans les rues de Soweto. Six enfants ont été fauchés par leurs Mini Cooper: quatre sont morts et deux ont été grièvement blessés.
En avril, trois personnes ont été tuées à Pretoria dans des circonstances similaires.
Les amateurs de spinning tiennent à se distancer de ces pratiques et soulignent que leur sport n'est pas affaire de vitesse mais de technique.
Le but est de réaliser des figures baptisées "le serpent", "la dérive" ou encore "cramé".
L'exercice le plus respecté consiste à placer sa voiture en orbite, à en sortir pour effectuer quelques pas de danse et à remonter dans le véhicule sans que celui-ci ait arrêté de tourner.
Pule Motloung et ses comparses tentent d'élargir l'audience de leur sport pour sortir de l'image de ghetto. En 2010, ils ont obtenu que l'agence des sports automobiles reconnaissent leur discipline et son code de conduite.
Ils ont depuis organisé des événements sponsorisés et des compétitions officielles avec des récompenses pouvant aller jusqu'à 60.000 rands ( 8.700 dollars, 6.100 euros) pour le vainqueur.
"On essaie de se donner une nouvelle image", explique le réalisateur.
"Nous pouvons devenir des ambassadeurs de notre communauté en renouvelant la pratique pour en faire quelque chose de positif." L'idole des foules, Sunesh Pursad, va plus loin. Pour lui, le spinning permet même de tenir certains jeunes loin des gangs et de la violence.
"Il s'agit de s'amuser tout en restant +clean+", dit-il. Plutôt que de se battre dans la rue, "on s'affronte sur la piste de danse".