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La France a "un des pires déficits de (son) histoire"
L’attaque, selon le parquet qui a fait état de ce lourd premier bilan, a été perpétrée par deux hommes cagoulés portant des gilets pare-balles et lourdement armés (kalachnikov, fusils d’assaut). Les deux assaillants ont pénétré dans les locaux et bureaux de l’hebdomadaire et l’ont arrosé de plusieurs coups de feu faisant un grand carnage. D’illustres dessinateurs figurent parmi les victimes de cet acte ignoble, barbare et meurtrier. Charb, Cabu, Wolinski et Tignous, y ont laissé leur vie.
Les deux agresseurs calmes et nonchalants à leur sortie des lieux de leurs forfaits, en rejoignant leur voiture, ont abattu pour ne pas dire achevé à bout portant à la tête un policier blessé et ont crié ‘’on a vengé le prophète Mohamed, on a tué Charlie hebdo’’. Avant de quitter les lieux du carnage, ils ont échangé des coups de feu avec des policiers, abandonné leur véhicule à quelques encablures (Porte Pantin) de leur révoltant attentat, braqué un automobiliste, renversé un piéton et se sont évaporés dans la nature.
Au regard de l’ampleur de l’attentat terriblement violent, les enquêteurs, sous le choc, n’arrivaient toujours pas dans leurs premières conclusions à définir le déroulé de cette journée noire pour la France et la presse française. Le commando composé au moins de deux individus professionnellement bien organisé et visiblement bien entraîné, au maniement des armes automatiques, des spécialistes en la matière au vu des précisions des impacts des balles et ultra motivés en ciblant le siège de l'hebdomadaire satirique visaient surtout la liberté d’expression, un symbole de la démocratie dont la France a fait son cheval de bataille.
La Grande-Bretagne, les Etats-Unis, la Russie et le Culte musulman français ont été les premiers à condamner cet acte barbare et l’un des plus meurtriers jamais perpétrés sur le sol français.
François Hollande qui s’est rendu sur place devait tenir un discours aux Français dans la soirée d’hier. Le plan Vigipirate a été relevé au stade ultime, pour prévenir d’autres "attentats", les meurtriers courant toujours. Une réunion de crise s’est tenue à la mi-journée, à l'Elysée.
Le journal satirique avait déjà été victime d’acte de vandalisme en novembre 2011 lorsque ses locaux furent incendiés après l'annonce de la sortie d'un numéro baptisé "Charia Hebdo", avec "Mahomet rédacteur en chef". L’acte n’avait pas fait de victime. Mais depuis la première affaire des caricatures de Mahomet que l’hebdomadaire avait diffusées , il était la cible de menaces constantes.
'' Je suis Charlie'' et à Libé ''Nous sommes tous Charlie''!
Mohamed Jaouad Kanabi
Les attentats les plus meurtriers en France
- mars 2012: Les 11 et 15 mars, Mohamed Merah, 23 ans, tue trois militaires par balles dans la rue, à Toulouse et Montauban, puis, le 19 mars, trois enfants et un enseignant dans un collège juif de Toulouse, avant d'être tué le 22 mars par la police qui assiège son appartement depuis la veille.
- 3 décembre 1996: un attentat à l'explosif dans une rame de métro à la station Port-Royal, dans le sud de Paris, fait quatre morts et 91 blessés. Cette action terroriste à la bonbonne de gaz présente des similitudes avec la vague d'attentats de 1995.
- 25 juillet 1995: une bombe explose dans une rame du Réseau express régional (RER) à la station "Saint-Michel", en plein coeur de Paris, faisant 8 morts et 119 blessés. Cet attentat, attribué aux extrémistes islamistes algériens, fut le plus meurtrier d'une vague de neuf actions terroristes qui fera au total huit morts et plus de 200 blessés au cours de l'été. En 2002, deux hommes sont condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité pour trois de ces attentats.
- 17 septembre 1986: un attentat à la bombe devant le magasin Tati, rue de Rennes à Paris, fait 7 morts et 55 blessés. Il s'inscrit parmi les quinze attentats (dont trois manqués) commis par le réseau terroriste pro-iranien de Fouad Ali Saleh en 1985 et 1986, et qui ont fait au total 13 morts et 303 blessés.
- 31 décembre 1983: deux morts et 34 blessés à la gare Saint-Charles de Marseille (sud), dans l'explosion d'une bombe placée près des consignes automatiques. Quelques minutes plus tôt, une autre explosion a fait trois morts et trois blessés à bord du TGV Marseille-Paris, à la hauteur de Tain-l'Hermitage (sud). Ces deux attentats seront revendiqués notamment par l'"Organisation de la lutte armée arabe".
- 15 juillet 1983: l'explosion d'une bombe près des comptoirs d'enregistrement de la compagnie Turkish Airlines à l'aéroport d'Orly fait 8 morts et 54 blessés. En mars 1985, trois Arméniens sont condamnés pour cet attentat respectivement à la réclusion à perpétuité, à 15 ans et à 10 ans de réclusion.
- 9 août 1982: un commando de cinq tueurs ouvre le feu et jette des grenades à l'intérieur du restaurant "Goldenberg", rue des Rosiers, en plein quartier juif de Paris. Bilan: 6 morts et 22 blessés. L'attaque, longtemps attribuée au groupe palestinien Abou Nidal, n'est toujours pas élucidée.
- 29 mars 1982: l'attentat contre le train Toulouse-Paris, le "Capitole", à bord duquel le maire de Paris, Jacques Chirac, aurait dû se trouver, fait cinq morts et 77 blessés. Il semble s'agir des premières représailles du terroriste Illich Ramirez Sanchez, alias Carlos, après l'arrestation de deux membres de son réseau, le Suisse Bruno Breguet et sa future compagne Magdalena Kopp.
- 3 octobre 1980: une bombe dissimulée dans la sacoche d'une moto explose devant la synagogue de la rue Copernic à Paris, à l'heure de la prière: 4 morts et une vingtaine de blessés.
- 20 mai 1978: des militants palestiniens ouvrent le feu, à l'aéroport parisien d'Orly, sur un groupe de passagers en instance d'embarquement pour Tel-Aviv. Bilan: 8 morts (trois membres du commando, deux CRS et trois passagers). Trois passagers sont blessés.
Par ailleurs, le 19 septembre 1989, un DC-10 français de la compagnie UTA effectuant la liaison Brazzaville-Paris explosait en vol au-dessus du Niger. L'attentat a fait 170 victimes, dont 54 Français. La justice française a condamné par contumace en 1999 six membres présumés des services secrets libyens à la réclusion criminelle à perpétuité.
AFP
Premières condamnations
La Maison Blanche a condamné "dans les termes les plus forts" l'attaque contre les locaux du journal satirique français Charlie Hebdo qui a fait 12 morts mercredi.
"Toute la Maison Blanche est solidaire des familles de ceux qui ont été tués ou blessés dans cette attaque", a déclaré Josh Earnest, porte-parole du président américain Barack Obama, sur la chaîne MSNBC.
"De hauts responsables de la Maison Blanche sont en contact étroit avec leurs homologues français (...). Les Etats-Unis sont prêts à collaborer avec les Français pour les aider à mener l'enquête", a-t-il ajouté.
David Cameron
Le Premier ministre britannique David Cameron a condamné l'attaque terroriste "révoltante" perpétrée mercredi contre le siège de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo à Paris, et exprimé sa solidarité avec la France.
"Les meurtres commis à Paris sont révoltants. Nous nous tenons aux côtés du peuple français dans le combat contre le terrorisme et pour la défense de la liberté de la presse", a déclaré M. Cameron sur son compte Twitter.
Quelques minutes plus tard, le chef de gouvernement a ouvert la session de questions devant le Parlement britannique en appelant à l'union avec la France face au terrorisme et pour la démocratie.
"Je suis sûr que toute la Chambre (des Communes) voudra se joindre à moi pour condamner cette attaque barbare ce matin dans les bureaux d'un magazine à Paris", a-t-il déclaré.
"Si les détails ne sont pas encore clairs, je sais que cette Chambre et ce pays se tiennent unis avec le peuple français dans notre opposition à toutes les formes de terrorisme et la défense de la liberté d'expression et de la démocratie. Et ces gens ne pourront jamais nous ôter ces valeurs", a-t-il ajouté.
Le président français François Hollande s'est rendu aussitôt sur les lieux, dans un quartier résidentiel de la capitale française, pour dénoncer un "attentat terroriste" et "un acte d'une exceptionnelle barbarie".
Commission européenne
Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a condamné comme un "acte intolérable et une barbarie" l'attaque contre les locaux du journal satirique français Charlie Hebdo qui a fait 12 morts mercredi à Paris.
"Je suis profondément choqué par l'attaque brutale et inhumaine qui a frappé les locaux de Charlie Hebdo. C'est un acte intolérable, une barbarie qui nous interpelle tous en tant qu'êtres humains et Européens", a réagi M. Juncker, cité par un communiqué.
AFP