A fin mars, les exportations marocaines ont progressé significativement mais moins que les importations qui ont atteint plus de 98 milliards de dirhams (MMDH), battant ainsi leur record durant le premier trimestre des cinq dernières années. Résultat, l’effondrement de la balance s’accélère annonçant un avenir de plus en plus sombre pour le commerce extérieur.
Les données de celui-ci ont envoyé des signaux divergents à fin mars 2014. Les exportations ont ainsi atteint environ 46,6 milliards de dirhams (MMDH) contre près de 45 MMDH un an auparavant, soit une hausse de 3,5%, tandis que durant le premier trimestre de 2014, les importations ont enregistré un accroissement de 7,2%, soit plus de 6,5 MMDH, précise l’Office des changes qui vient de rendre publics ses indicateurs préliminaires des échanges extérieurs.
Dans le détail, l’Office des changes indique que les exportations du secteur automobile ont progressé de presque de moitié (43,3%) suite aux augmentations des ventes de la construction automobile (2,7 MDH) et du segment câblage de 6,2% soit 246 MDH de plus. Celles des secteurs de l’électronique et de l’aéronautique ont, pour leur part, affiché des augmentations respectives de 21,2% ou +347 MDH et de 5,9% ou +118 MDH. L’industrie pharmaceutique a, elle aussi, enregistré une hausse de 3,7% (9 MDH), tandis que l’agriculture et l’agroalimentaire ont connu une baisse de leurs exportations de -2,5% ou -236 MDH, liées essentiellement au recul des ventes de l’industrie alimentaire (-5,6% ou -282 MDH) atténuée, toutefois par la hausse des exportations d’agrumes et primeurs (6,4% ou 186 MDH). Du côté des importations, qui ont connu un accroissement de 6,5 MMDH, hormis les importations de biens d’équipement qui ont accusé une baisse de 12,9% (-2,7 MMDH), les différents groupes de produits ont enregistré des hausses.
Elles ont atteint plus de 98 MMDH, soit le niveau le plus haut enregistré durant le premier trimestre des cinq dernières années. L’Office des changes impute ce résultat à l’accroissement des importations de blé de plus de 3 MMDH et de l’huile brute de pétrole de plus de 2,58 MMDH et des produits finis de consommation de 6,3%, soit 969 MDH.
Dans ces conditions, le taux de couverture des importations par les exportations a continué à s’effriter en atteignant 47,5% au 1er trimestre, au lieu de 49,2% un an auparavant et le déficit commercial s’établit ainsi à -51, 44 MMDH contre -46, 45 MMDH un an auparavant.
Passant de 44 MMDH en 2000 à plus de 200 milliards de dirhams en 2012, puis en léger repli à 196 milliards de dirhams, le déficit structurel de la balance commerciale du Maroc, qui a accéléré son aggravation depuis 2010, a de nouveau appuyé sur le champignon durant cette première moitié de 2014.