La Turquie a lancé le mois dernier une opération dans le nord de la Syrie pour empêcher à la fois l'EI de se maintenir à la frontière turque et les Kurdes d'étendre le territoire qu'ils contrôlent.
Ankara souhaite désormais créer un corridor de sécurité large d'une quarantaine de kilomètres entre deux cantons occupés par les kurdes à l'Est et à l'Ouest et l'EI au Sud et réclame le soutien de la communauté internationale.
S'exprimant devant la presse à son retour de Chine, où il a participé au sommet du G20, le président turc a dit que son armée était disposée à se joindre à une opération contre Rakka, capitale officieuse de l'EI en Syrie.
"Obama veut faire une opération à Rakka", a déclaré Recep Tayyip Erdogan cité par le quotidien Hurriyet.
"Nous avons dit que, de notre point de vue, ce ne serait pas un problème. Unissons nos soldats, tout ce qui est nécessaire sera fait." Le rôle exact des Turcs devra être établi lors de discussions à venir, a-t-il ajouté.
"Mais à ce stade, nous devons montrer notre présence dans la région. Nous n'avons pas la possibilité de faire un pas en arrière. Si nous reculons, des groupes terroristes comme Daech, le PKK, le PYD et les YPG s'y installeront", a-t-il ajouté.
Le PYD est l'aile politique des YPG, une milice kurde qui combat l'EI dans le nord de la Syrie et qu'Ankara perçoit comme le prolongement de l'organisation séparatiste kurde du PKK qui opère en Turquie.
Par ailleurs, le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué mercredi une attaque ayant provoqué la mort la veille de trois soldats turcs dans le nord de la Syrie, la première opération meurtrière imputée aux jihadistes depuis le début de l'offensive turque.
Dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux tard mardi, l'EI précise que "des soldats du califat" ont "visé deux chars" de l'armée turque "avec des roquettes".
L'armée turque avait dès mardi accusé l'EI d'avoir perpétré cette attaque survenue dans un village au sud d'Al-Raï, près de la frontière, où des chars turcs ont ouvert le week-end dernier un nouveau front.
Trois soldats turcs ont été tués et quatre blessés, selon des sources officielles.
Il s'agit des premières pertes de l'armée turque attribuées à l'EI depuis le début de l'opération "Bouclier de l'Euphrate". Le 28 août, la Turquie avait annoncé la mort d'un de ses soldats, accusant une milice kurde d'en être à l'origine.