La Tunisie a terminé la clôture à sa frontière avec la Libye

Levée du couvre-feu décrété le 22 janvier


Lundi 8 Février 2016

La Tunisie a annoncé samedi la fin de la construction d'un "système d'obstacles" à sa frontière avec la Libye, après avoir été la cible en 2015 d'attentats meurtriers dont les auteurs présumés auraient séjourné dans ce pays voisin.
 "Le travail (...) est achevé. La Tunisie est capable de lutter contre le terrorisme d'une manière active et efficace", a déclaré à des journalistes le ministre tunisien de la Défense Farhat Horchani lors d'une visite à la frontière.
Ce "système d'obstacles", qui s'étend sur près de 200 km --les autorités tunisiennes réfutent le terme de "mur de séparation"--, est notamment constitué de monticules de sable et de tranchées d'eau, respectivement de plusieurs mètres de haut et de large, a constaté un journaliste de l'AFP.
 M. Horchani a précisé que ce dispositif devait encore être équipé de matériels électroniques avec le soutien "de deux pays amis, l'Allemagne et les Etats-Unis".
 Mais il a d'ores et déjà "prouvé son efficacité, a-t-il relevé. Nous avons plusieurs fois arrêté des véhicules et des personnes qui essayaient de faire de la contrebande, surtout d'armes".
 Frappée en 2015 par trois attaques revendiquées par le groupe jihadiste Etat islamique, la Tunisie a mis en garde à plusieurs reprises contre le "danger libyen".
 D'après les autorités, les auteurs des attaques au musée du Bardo à Tunis en mars 2015 (29 morts) et à Sousse en juin (38 morts) avaient été formés au maniement des armes en Libye.
 Le chaos dans lequel se trouve la Libye depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011 a permis à l'EI de s'y implanter et des experts évaluent à quelque 5.000 le nombre de combattants jihadistes dans ce pays.
 Fin 2015, la Tunisie avait fermé pendant 15 jours la frontière dans la foulée de l'attentat suicide ayant tué 12 agents de la garde présidentielle en pleine capitale.
Par ailleurs, le couvre-feu a été levé jeudi dernier en Tunisie après l'essoufflement de la plus importante contestation sociale depuis la révolution de 2011, mais les revendications contre le chômage et la misère demeurent entières dans un pays en plein marasme économique.
 Après plusieurs jours de manifestations parties de Kasserine, dans le centre défavorisé, le gouvernement, confronté à une propagation et à un risque de dérapage du mouvement, avait été contraint le 22 janvier de décréter un couvre-feu nocturne.
 Valable de 20H00 à 05H00, il avait ensuite été allégé à deux reprises, à la faveur de l'essoufflement de la contestation.
 "Vu l'amélioration de la situation sécuritaire, il a été décidé (...) de lever le couvre-feu sur tout le territoire", a indiqué jeudi dans un bref communiqué le ministère de l'Intérieur, au sujet d'une mesure qui, depuis le 29 janvier, restait en vigueur chaque soir à compter de minuit.
 Inédite par son ampleur et sa durée depuis 2011, la vague de contestation sociale avait débuté le 16 janvier à Kasserine, cité miséreuse de 80.000 habitants, après le décès d'un jeune chômeur, Ridha Yahyaoui, électrocuté alors qu'il protestait contre son retrait d'une liste d'embauche dans le public.
 La colère s'était propagée au cours des jours suivants dans de nombreuses régions, les forces de l'ordre répondant dans certains cas à des jets de pierre avec du gaz lacrymogène.
 Dans la nuit du 21 au 22 janvier, des saccages de commerces avaient été enregistrés dans un quartier populaire de la banlieue de Tunis, Cité Ettadhamen.
 Le couvre-feu avait été instauré le lendemain, "au vu des atteintes contre les propriétés publiques et privées", et du "danger" "pour la sécurité de la patrie et des citoyens".
 Quelques rassemblements pacifiques se sont un temps poursuivis à Kasserine mais aussi à Sidi Bouzid, où l'immolation du vendeur ambulant Mohamed Bouazizi avait donné le départ de la révolte contre le régime de Zine el Abidine Ben Ali fin 2010.

 


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