Choi Soon-Sil, 60 ans, au coeur du scandale, est un personnage de l'ombre, fille d'un mystérieux chef religieux, qui n'occupait aucun poste officiel et n'avait aucune habilitation en matière de sécurité.
Voici quelques éléments sur un scandale parfois étrange, qui n'en finit pas de faire des vagues et porte gravement atteinte à la réputation de la présidente.
Celle-ci a été contrainte vendredi d'accepter d'être entendue par le parquet, tout en tentant de prendre ses distances avec son amie de 40 ans.
Mme Choi est la fille d'un mystérieux religieux aujourd'hui défunt: Choi Tae-Min, six fois marié, qui avait de multiples pseudonymes, avait fondé un mouvement religieux aux allures de secte baptisé Eglise de la vie éternelle.
Choi-Tae-Min s'était lié d'amitié avec Park Geun-Hye, traumatisée par l'assassinat de sa mère, en 1974. Il affirmait que sa mère lui était apparue en rêve.
Le religieux était devenu le mentor de la future présidente, ce qui avait suscité l'ire de plusieurs collaborateurs de son père, le président autoritaire Park Chung-Hee arrivé au pouvoir à la faveur d'un coup d'Etat militaire.
Ce dernier avait lui même été assassiné en 1979 par son chef du renseignement, qui avait expliqué pour partie son geste par l'incapacité du président à faire barrage entre Choi et sa fille.
Park Geun-Hye avait également noué des liens très forts avec la fille de Choi, qui ont perduré après la mort du religieux en 1994.
L'ancien époux de Choi Soon-Sil fut un proche collaborateur de Mme Park, jusqu'à sa victoire à la présidentielle en 2012.
Placée en garde à vue lundi après son retour d'Allemagne, Mme Choi a fait l'objet jeudi d'un mandat d'arrêt officiel pour fraude et abus de pouvoir.
Elle est accusée d'avoir utilisé son entregent pour contraindre des conglomérats comme Samsung à verser de fortes sommes d'argent à des fondations douteuses, dont elle se servait à des fins personnelles.
Mais ce qui irrite profondément l'opinion publique, c'est l'influence énorme qu'elle aurait exercé sur les prises de décision de la présidente.
D'après des archives provenant de l'ordinateur personnel de Mme Choi, obtenues par la chaîne JTBC TV, celle-ci réécrivait les discours de Mme Park et recevait des documents confidentiels, y compris sur les liens de Séoul avec Tokyo et Pyongyang.
Mme Choi s'est défendue dans un interview à un journal local de toute malversation, déclarant qu'elle avait aidé la présidente "de bonne foi".
Le taux de popularité de Mme Park a plongé à des plus bas.
Cette affaire renforce les convictions de ceux qui reprochent à la présidente d'être distante, d'ignorer les avis des spécialistes et de s'entourer d'une coterie de fidèles.
L'aura quasi mystique qui entoure Mme Choi, accusée par les médias d'avoir joué le rôle d'un Raspoutine, alimente aussi les critiques.
Certains médias accusent Mme Choi d'être toujours impliquée dans le culte de son père et de jouer le rôle d'un "chamane" auprès de Mme Park qui serait tombée sous sa coupe.