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Le Centre des jeunes dirigeants (CJD- Casablanca), dont la mission est de contribuer à l’essor des entreprises marocaines, a tenu, jeudi 8 avril 2010, sa dernière plénière sous le thème : «La PME, champion national». Le débat, suscité autour de cette thématique, fut d’un grand apport pour l’assistance. Autant les observations du patron des patrons, Mohamed Horani, étaient pertinentes, autant les réponses des deux ministres, Ahmed Reda Chami et Abdellatif Maâzouz, étaient clairvoyantes et généreuses. Il fallait se départir de certains clichés et se forger de nouveaux concepts, une nouvelle vision.
Cette rencontre « prestigieuse » a permis, en effet, de faire un « état des lieux de la PME au Maroc », une sorte de diagnostic chiffré de l’apport de la PME en termes de création de richesses et de valeur ajoutée. Sur ce point, la PME a maille à partir avec le secteur bancaire ; elle a maille à partir aussi avec sa propre raison d’être, en termes de capital humain, de gouvernance, d’innovation.
Aujourd’hui, en dépit des mesures audacieuses prises par le gouvernement et des dispositifs incitatifs au profit du secteur productif, la PME marocaine est encore souffrante. Elle a mal dans sa structure financière, dans ses structures managériales, dans ses process de production, d’innovation et de créativité. Officiellement, la PME marocaine est sous capitalisée, faiblement ouverte à l’international, parce que pas vraiment compétitive et rarement impliquée dans l’exportation.
Pourtant, la PME marocaine, c’est 85% du tissu économique national, 60% des salariés du secteur privé, 30% opérant dans le commerce et 30% dans les services. Selon le ministre du Commerce extérieur, Abdellatif Maâzouz, la grande majorité des entreprises marocaines sont importatrices de produits et matériels. 60% d’entre elles opèrent dans le primaire et le secondaire. Rares sont donc les entreprises qui font partie de la sphère de production industrielle à forte valeur ajoutée technologique. La PME marocaine exportatrice est à réinventer.
Une loi pour les délais
de paiement
Il est vrai, la PME vit aussi des contraintes. En l’occurrence celui du problème de paiement, reconnait, pour sa part le président de la CGEM, M. Horani. La solution, disait-il, réside dans l’élaboration et la mise en œuvre d’une loi qui réglemente les délais de paiement. Une entreprise qui ne paie pas doit figurer sur une liste noire.
En matière de financement, les banques ont toujours déploré « l’asymétrie de l’information » comptable. Aujourd’hui, le président de la CGEM souligne l’intérêt de la PME à améliorer son système de rating, tout en appelant à une adaptation du système « scoring » aux spécificités de chaque secteur d’activité. L’essentiel, c’est de rendre les procédures de financement bancaire plus claires et compréhensibles.
Par rapport à l’accès aux marchés publics, M. Horani a souligné l’importance de la mesure prise dans le cadre de la loi de Finances 2010 relative à la neutralité fiscale en cas de restructuration des entreprises (fusion-absorption).
En fait, des réformes audacieuses ont été prises par le Gouvernement pour soutenir les secteurs productifs, rappelait de son côté M. Chami, ministre de l’Industrie, du commerce et des nouvelles technologies. Les dispositifs mis en place pour aider la PME sont adaptés à chaque stade de l’évolution de la PME, a–t-il noté. Des fonds d’amorçage verront bientôt le jour et qui répondent à des besoins bien précis au stade de la création. Le ministre a précisé que ce fonds, doté d’un budget de 100 millions DH, sera logé au Technopark. L’Etat a par ailleurs mobilisé 350 millions DH, sous forme de capital investissement, dont la gestion sera confiée à des opérateurs privés. Ce fonds verra le jour d’ici le mois de juillet prochain. M. Chami a saisi cette occasion pour détailler les 3 variantes du fonds «Moussanada» ainsi que le programme «Imtiaz», un d’investissement dont 20% est pris en charge par l’Etat, a-t-il souligné. L’Etat a même prévu un Fonds de transmission, afin de pérenniser l’entreprise.
M. Chami a, par ailleurs, déploré la léthargie de la PME, alors que dans le paquet des réformes mis en place (tant au plan des financements qu’au plan du coaching) la PME est largement favorisée, avec (en plus) la création d’une cité PME dans chaque plate-forme d’activités. Maintenant, à la PME de jouer le jeu pour tirer profit des opportunités offertes. Cela suppose, bien entendu, une réorganisation complète en termes de qualité de gouvernance. Comme dirait M. Maâzouz, «on ne peut s’internationaliser quand on est petit». On oublie souvent que le Maroc est déjà un marché international et la concurrence se fait bel et bien chez nous.