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Le DC-8 est parti de Punta Arenas au Chili, avec mission de voler à l'altitude de 300 mètres au-dessus de l'Antarctique. Comme le satellite qui avait fourni des images dramatiques de la vitesse de disparition de la glace de l'Antarctique, l'avion va mesurer l'épaisseur de la couche de neige et la solidité de la glace. Mais ses équipements permettront aussi aux scientifiques de voir sous la banquise et de mesurer la profondeur de l'eau.
L'objectif est de découvrir comment les courants marins chauds peuvent entraîner des plaques de glace sur l'océan, en les faisant fondre du dessous. Les couches de glace s'effondrent rapidement, au rythme de neuf mètres par an, d'après une étude de la revue Nature le mois dernier. Si la glace se délite, de plus grands morceaux de banquise qui reposent sur le fond rocheux de l'Antarctique pourraient à leur tour fondre dans la mer. Cette eau supplémentaire ferait monter le niveau des océans, au risque de submerger des populations vivant en bord de mer dans le monde entier. Jusqu'ici, l'agence nationale américaine de l'aéronautique et de l'espace utilisait des satellites pour suivre les évolutions du climat dans l'Antarctique, mais l'engin de surveillance va être mis hors service en fin d'année. Le vol de vendredi est le premier d'une série, dans le cadre de l'opération Ice Bridge (Pont de glace), pour combler l'absence de données avant la mise en service d'un nouveau satellite d'observation de la banquise en 2015.
L'observatoire de la Terre Lamont-Doherty de l'université Columbia, les universités de Washington et du Kansas sont associées au projet de 11 heures de vol, et leurs chercheurs sont montés à bord avec leurs appareils d'observation.