Dans une requête officielle formulée samedi à la Ligue arabe, le gouvernement installé à Al-Bayda, dans l'est de la Libye, a pressé les membres de l'organisation "d'adopter des mesures pour faire face" à la progression de l'EI.
Et dans la nuit de samedi à dimanche, ce même gouvernement a "exhorté" publiquement les "pays arabes frères" à "lancer des frappes aériennes ciblées contre les positions de l'EI à Syrte". La réunion extraordinaire de mardi réunira les délégués permanents des pays membres de la Ligue, a expliqué à la presse l'ambassadeur jordanien auprès de l'organisation, Bisher Khasawneh. L'Egypte et les Emirats arabes unis ont mené ces deux dernières années un nombre limité de frappes aériennes en Libye contre des positions de l'EI et d'autres milices islamistes.
Dans son communiqué, le gouvernement libyen s'est dit "incapable de faire face à l'EI en raison de l'embargo sur les armes, imposé à l'armée" par l'ONU depuis 2011.
Le gouvernement siégeant à Al-Bayda (est) et le gouvernement parallèle installé à Tripoli, tous deux hostiles à l'EI, encouragent les combattants dans leur lutte. Le gouvernement de Tripoli a affirmé avoir lancé des raids aériens contre les jihadistes à Syrte ces derniers jours.
En proie au chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est livrée aux milices et compte deux Parlements et deux gouvernements qui se disputent le pouvoir. D’un autre côté, les Etats-Unis, la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne et la Grande-Bretagne ont dénoncé dans un communiqué commun les actes "barbares" commis par le groupe Etat islamique en Libye et appelé les parties rivales à s'entendre sur un gouvernement d'union nationale.
De violents combats ont éclaté la semaine dernière dans la ville de Syrte (nord), des habitants aguerris ayant pris les armes pour tenter de déloger l'EI de la ville qu'il contrôle depuis juin. Les combats ont fait des dizaines de morts et les jihadistes ont exécuté au moins 34 personnes. Le communiqué appelle les parties en conflit en Libye à "se joindre aux efforts pour combattre la menace que constituent ces groupes terroristes transnationaux qui exploitent la situation en Libye pour atteindre leurs propres objectifs". Les six pays signataires du communiqué soulignant dans le même temps qu'il "n'y a pas de solution militaire au conflit en Libye".