-
Casablanca rejoint le réseau mondial C40 des villes engagées dans des actions climatiques
-
Débat à Salé sur l'importance de la loi sur les peines alternatives dans le système pénal national
-
Clôture à Fès des travaux de la 6ème session ordinaire du Conseil supérieur de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains
-
Une conférence à Marrakech explore le rôle des instances de gouvernance dans la protection des droits et libertés
-
Célébration à Tanger du centenaire de l’adoption de la législation régissant la profession d’avocat au Maroc
Un bilan, à mi-parcours, sous le signe de la Koutla ? La question fait sourire des dirigeants du Bloc qui ne se voilent plus la face. « Il faut le reconnaître, la Koutla est aujourd’hui moribonde, en tout cas elle n’est pas un état des plus brillants. Actuellement, c’est une structure qui n’arrive pas à exister réellement. Des appréciations divergentes font qu’elle est en stand by », commente Nabil Benabdallah, membre du bureau politique du PPS et candidat (non encore déclaré) à la succession de Ismaïl Alaoui.
Faut-il dès lors signer le certificat de décès d’une Koutla moribonde et qui ne s’est pas réunie depuis la nomination de Abbas El Fassi au poste de premier ministre en 2007 ? Les trois partis politiques qui composent le bloc démocratique, l’USFP, l’Istiqlal et le PPS, balaient d’un revers de la main une telle éventualité. Pas question de prononcer l’oraison funèbre de ce cadre qui a été recréé en 1992 pour que soient la démocratie, le progrès et la modernité en terre marocaine. Séquence souvenirs pour Saad Alami, le ministre istiqlalien de la Modernisation du secteur public. « La Koutla a vu le jour parce que nous rêvions tous d’un pays démocratique. Il faut bien l’admettre, la Koutla était porteuse d’un projet de société à travers notamment des réformes politiques et constitutionnelles et ce dans la perspective de la construction d’un Maroc solidaire sur fond de développement durable. La charte du bloc démocratique le stipule clairement et son programme définissait tout cela ».
Les souvenirs passés, les questions se bousculent, témoignant d’un immense gâchis. Les rêves de démocratie, de solidarité et de développement durable ont-ils été réalisés ? La Koutla a-t-elle tenu ses promesses et exécuté sa charte ? Saad Alami réfléchit longuement avant de répondre. « Grâce à la Koutla et à son projet, le Maroc a aujourd’hui de grands acquis. Evidemment tous les objectifs n’ont pas été réalisés. C’est pourquoi toutes les formations politiques qui la forment s’accordent à dire qu’elle doit revivre pour poursuivre la réalisation de ses objectifs. Reste à se mettre maintenant d’accord sur les instruments ».
Les fétichistes de la Koutla
D’un parti à l’autre, le constat est identique. La Koutla, celle-là même qui a eu des rêves de réformes et rendu les amendements de la Constitution possibles, n’est plus que l’ombre d’elle-même. Le militant de gauche Nabil Benabdallah parle, à mots couverts, de différences d’appréciation et fustige dans la foulée ces projections «surréalistes» d’une nouvelle carte politique, dans la perspective de 2012, où l’Istiqlal claquerait la porte de la Koutla pour rejoindre les islamistes du PJD. «Force est de le reconnaître, la Koutla a encore un rôle à jouer pour la mise en œuvre d’une nouvelle génération de réformes. Le PPS en est profondément convaincu et nous le réitérons dans le document politique préparatoire de notre 8ème congrès».
Fétichistes les dirigeants de la Koutla ? Pas vraiment le choix, à en croire ce dirigeant usfpéiste. «S’il n’y a pas d’autre structure que celle de la Koutla pour regrouper les hommes et les femmes de progrès et de modernité, nous n’avons pas d’autre choix que de nous y accrocher vaille que vaille. Il est dès lors essentiel que la Koutla redevienne ce qu’elle a été, c'est-à-dire un cadre créé pour faire avancer les choses», soutient cet interlocuteur du parti de la Rose.
Vœu pieux ou souhait ardent ? L’union sacrée -celle que Allal Al Fassi, le père fondateur de l’Istiqlal et de la Koutla Al Watanya qualifiait de mariage catholique interdisant le divorce- continue de traverser le discours politique. A l’intérieur des partis qui la composent, on est prompts a en appeler à sa nécessaire redynamisation mais aussi et surtout à sa restructuration. « Dans sa forme actuelle, la Koutla n’a aucune influence. Il est essentiel de revoir sa structuration et son mode d’action », indique le PPS Benabdallah qui en appelle également à son élargissement. Même son de cloche du côté de Saad Alami qui souligne que « la Koutla est un cadre ouvert à toutes les forces démocratiques».
Entre redynamisation et restructuration, les grands travaux de la Koutla vont-ils commencer ? « C’est en tout cas la seule condition pour que la Koutla reprenne la main et l’initiative politique», conclut ce dirigeant usfpéiste.