Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, a exhorté les pays européens à appliquer les décisions communautaires pour faire face à la crise des migrants et à prendre chacun leur part de responsabilités. "Nous n'accepterons pas que le pays soit transformé en hangar" pour êtres humains, a-t-il déclaré devant le Parlement grec. "La Grèce n'acceptera pas d'accord si la répartition des responsabilités entre les pays membres n'est pas assurée".
Alexis Tsipras a précisé qu'il allait rencontrer les dirigeants de l'opposition pour dégager une position commune avant un sommet européen consacré à cette question début mars.
A Vienne s'est tenue mercredi une réunion de ministres des Affaires étrangères et de l'Intérieur des Balkans, à laquelle l'Autriche n'a pas convié la Grèce, ce qui a eu pour conséquence des protestations d'Athènes.
Dans le centre de la Grèce, des migrants ont bloqué une autoroute en exigeant de pouvoir passer en Macédoine. "Nous voulons passer!", scandaient des familles, alors que les policiers grecs avaient stoppé leur convoi au niveau de la localité de Tempe.
La police grecque avait pour consigne mercredi d'arrêter les autocars conduisant des migrants vers Idomeni, à la frontière avec la Macédoine.
"Personne ne partira pour Idomeni aujourd'hui. Je ne permettrai à aucun car de partir pour le Nord tant que Skopje n'autorisera pas les gens à passer la frontière", a dit à Reuters un responsable du ministère grec de l'Immigration, Konstantinos Louziotis.
Des journalistes de Reuters ont vu d'autres groupes de migrants rassemblés dans des stations-service et des motels, le long des 530 km de route entre Athènes et la Macédoine.
Les gardes ont ouvert la frontière pendant une heure mercredi matin, ne laissant passer qu'une centaine de personnes.
Dans la matinée, 1.600 migrants sont arrivés en Grèce continentale par bateau, en provenance d'îles de la mer Egée proches des côtes turques.
Le Haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a estimé que les restrictions imposées par certains pays des Balkans au déplacement des migrants étaient contraires aux droits fondamentaux.
"Ces restrictions, qui sont probablement contraires aux règles européennes, le sont certainement par rapport aux lois fondamentales sur la protection des réfugiés", a-t-il dit à la presse à Athènes.
Les dirigeants de l'Union européenne auront le 7 mars un sommet avec la Turquie sur la crise migratoire, ont confirmé au Parlement européen le président du Conseil européen, Donald Tusk, et celui de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.
Le gouvernement hongrois a pour sa part décidé d'organiser un référendum sur les quotas de migrants imposés par l'Union européenne aux Etats membres. Pour le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, l'imposition de ces quotas ne peut que bouleverser les équilibres ethniques, culturels et religieux de l'Europe.