Jusqu'à jeudi matin, aucune précision n'avait pu être obtenue sur le lieu et l'heure de la prestation de serment de M. Barrow, accueilli depuis le 15 janvier à Dakar, au Sénégal voisin, et dont l'entourage a régulièrement soutenu qu'il serait investi jeudi, en territoire gambien.
Jeudi matin, des informations de presse relayées au Sénégal affirmaient que la cérémonie aurait lieu à 16H00 (locales et GMT) à l'ambassade de Gambie à Dakar mais aucune source officielle sénégalaise et dans l'entourage de M. Barrow n'a pu confirmer cette annonce.
Isatou Touray, une des responsables de la coalition pro-Barrow, a avoué à l'AFP ignorer où et quand aurait lieu la prestation de serment de M. Barrow.
Abandonné par plusieurs de ses ministres et sa vice-présidente, Yahya Jammeh a décrété mardi, pour 90 jours, l'état d'urgence avec l'approbation de l'Assemblée nationale dominée par son parti.
Mercredi, le président mauritanien Mohamed Abdel Aziz a fait une irruption surprise dans le dossier gambien avec une "proposition" de sortie de crise, dont on ignore les détails.
Il s'est rendu à Banjul, où il a rencontré "en tête à tête" Yahya Jammeh puis Ousainou Darboe, chef historique de l'opposition à M. Jammeh. Puis il a gagné Dakar, où il s'est entretenu avec le président sénégalais Macky Sall, mais aussi avec Adama Barrow, avant de retourner en Mauritanie.
Par ailleurs, le président ghanéen Nana Akufo-Addo a donné son accord pour un éventuel déploiement de 205 militaires en Gambie dans le cadre d'un mandat régional ouest-africain, en appui du Nigeria et du Sénégal, pour imposer le président Adama Barrow, élu face au sortant Yahya Jammeh.
"Le président de la République et chef des forces armées ghanéennes, M. Nana Akufo-Addo, a autorisé l'envoi de troupes de combat de 205 hommes, appuyées par du matériel militaire, en Gambie, dans le cadre de l'accord de la Cédéao" (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest), a annoncé mercredi soir le porte-parole de la présidence, Eugène Arhin, dans un communiqué.
Dans le même temps, le Nigeria avait également annoncé avoir envoyé 200 militaires de l'armée de l'air, ainsi que des avions "pour déjouer toutes les hostilités, ou les manquements à la loi, qui pourraient survenir alors que la Gambie est actuellement dans une impasse politique."
A l'ONU, le Sénégal a présenté mercredi au Conseil de sécurité un projet de résolution pour soutenir les efforts de la Cédéao sur le dossier gambien, selon des diplomates. Dakar demande à l'ONU de soutenir "toutes les mesures nécessaires" pour assurer la passation de pouvoir, selon le texte consulté par l'AFP.