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La France s’accroche à sa place de premier partenaire économique du Maroc

Tenue à Casablanca du Forum de partenariat

Jeudi 22 Mai 2014

La France s’accroche à sa place de premier partenaire économique du Maroc
Après avoir retrouvé sa place de premier partenaire économique du Royaume, la France n’est pas prête à céder à nouveau cette place à son rival ibérique. C’est ce qui découle en substance des différentes interventions des responsables français présents lors du Forum de partenariat France-Maroc 2014, organisé par UBIFRANCE et la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc en partenariat avec Maroc Export, mardi et mercredi, à Casablanca.
S’exprimant à cette occasion l’ambassadeur de France au Maroc, Charles Fries, tout en rappelant que la France est le premier partenaire économique du Maroc, premier investisseur et premier pourvoyeur de touristes, a exhorté les différents intervenants à ne pas ménager leurs efforts pour conserver cette place. Du fait que la «concurrence qui est de plus en plus rude» a failli faire perdre à l’Hexagone sa place de premier fournisseur du Royaume depuis 2012 au profit de l’Espagne.
«Nos parts de marché ont diminué de moitié entre la fin des années 90 et aujourd’hui, elles sont passées grosso modo de 25% à 12,5% de parts de marché», a-t-il déploré.
«Nos compétiteurs sont plus nombreux avec la poussée de la Turquie, de la Chine,  et des pays du Golfe qui s’ajoutent à nos concurrents traditionnels européens et nord-américains» a-t-il expliqué.
«Dans ce contexte, si nous voulons rester le premier partenaire économique du Maroc, nous ne  devons pas nous reposer sur nos actifs mais nous adapter sans cesse à un Maroc en plein changement, et nous devons savoir innover», a-t-il prévenu les chefs d’entreprises et responsables français.
Dans ce sillage, il a expliqué que les mesures prises par son département pour conserver cette place, concernant une diplomatie économique active. «C’est pourquoi, depuis maintenant deux ans, je me suis donné comme priorité de conduire une diplomatie économique active -et je reste perspicace- au service du développement de nos pays», a-t-il soutenu.
Et d’expliquer : «Je préside à cet effet, un conseil économique qui permet à l’ambassade de s’appuyer sur l’expérience d’une douzaine de chefs d’entreprises françaises implantées au Maroc   afin d’élaborer avec eux une stratégie permettant aux autorités françaises de répondre au mieux aux besoins du Maroc et d’accompagner les entreprises dans leurs projets et leur développement». 
«Cette instance de pilotage nous permet aussi régulièrement de faire le point sur l’environnement des affaires  au Maroc et de relayer, le cas échéant, les préoccupations qui ne sont pas d’ailleurs le monopole des entreprises françaises. Je pense à la question épineuse des délais de paiement, à l’accès au foncier, à la délivrance des permis de construire et d’exploiter et au bon fonctionnement des BTP», a-t-il détaillé. Et de s’interroger : «Quelle est la feuille  de route de la diplomatie économique française au Maroc ? »
Répondant à cette interrogation, l’ambassadeur a indiqué que la stratégie de son département repose sur un «positionnement sur les nouveaux secteurs stratégiques pour  le développement de ce pays mettant l’accent sur trois d’entre eux. Première priorité : le développement des villes. Il a dans ce contexte rappelé que le Maroc a lancé le projet de Zenata, et le développement des projets des énergies renouvelables (solaires et éoliennes) et de l’agroalimentaire comme deuxième et troisième priorités. Des secteurs où les entreprises françaises possèdent une solide référence. 
Rappelons que ce n’est pas la première fois que M. Fries exprime son inquiétude quant aux intérêts économiques de la France au Maroc.
Ledit Conseil économique fait partie d’une stratégie visant à contrecarrer les ambitions des Etats-Unis, de la Chine et surtout de l’Espagne. «Au Maroc, la France joue une partie importante. Nous sommes leur premier client et leur premier fournisseur avec une part de marché de 13,7% contre 13,1% pour le voisin ibérique. Notre objectif est de tenir cette position dans un contexte concurrentiel de plus en plus rude», avait expliqué le diplomate.
Ces déclarations avaient remis en surface la course entre les deux premiers partenaires économiques du Royaume sur le renforcement de leur présence commerciale sur le marché marocain. 
Constituant un second marché à l’export, le Maroc est perçu par les entreprises espagnoles et françaises comme une aubaine qui peut constituer une alternative suite à l’effondrement ou la saturation de leur marché intérieur après des années de récession résultant de l’éclatement de la crise dans la zone euro. 
Cédant à l’Espagne sa place de premier fournisseur en 2012, après  plus d’une décennie de chute continue de ses exportations, la France a peiné à retrouver sa place de premier fournisseur du Maroc en 2013, mais elle ne compte pas lâcher.  Un défi difficile à relever surtout quand on sait que les exportations espagnoles vers le Maroc ne cessent d’augmenter depuis des années. Elles ont enregistré une augmentation de 2,5% au cours  du premier trimestre de l’année 2014, en comparaison avec la même période de 2013, selon des chiffres du ministère espagnol de l’Economie et de la Compétitivité rendus publics lundi., Les exportations espagnoles vers le Maroc ont atteint à fin mars de cette année, 1,366 milliard d’euros, selon la même source, alors que les importations se sont élevées au cours de cette période à 993,6 millions d’euros, soit 1,5% du total (+20,2%). Le  Maroc doit donc savoir comment exploiter au mieux cette concurrence accrue qui s’est installée sur son marché au profit de ses intérêts économiques mais aussi politiques et diplomatiques. 

Mohammed Taleb

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