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Lors de cette édition, 10.300 personnes ont bénéficié des services de la caravane, dont 6.000 femmes, 2.000 enfants, 1.500 jeunes (garçons et filles) et 800 hommes. Les enquêtes ont été réalisées auprès de 812 familles dont 278 à Taounate, 167 à Jérada et 367 à Berkane.
Plusieurs services ont été proposés aux habitants de ces régions, à la fois dans le milieu rural et dans le semi-urbain. Parmi eux, des consultations médicales car les visites chez le médecin sont souvent rares par manque de moyens matériels et faute de transport, mais aussi parce que les dispensaires et les centres de santé, quand ils existent, manquent de matériels médicaux et de personnel.
Lors de ces consultations médicales, plusieurs pathologies ont été relevées notamment chez les femmes, et qui se manifestent par des infections vaginales, des douleurs menstruelles, des grossesses à répétition qui affaiblissent ces femmes et qui sont dues au manque d'informations sur les moyens de contraception et leur utilisation.
Des consultations juridiques, du porte-à-porte pour écouter les habitants et leurs préoccupations, car il y a une connaissance infime si ce n’est inexistante du Code de la famille. Ainsi, dans la région de Taounate par exemple, 70% des femmes interrogées ignorent complètement son existence, les 30% restantes savent qu’il existe mais ignorent totalement son contenu.
Autre problème qui prive les femmes et les enfants de leurs droits est le mariage coutumier ou le mariage avec la Fatiha qui ne permet pas aux mariés d’avoir un livret de famille, et donc aucun moyen de savoir si ces deux personnes ont été mariées, ou si ces enfants sont les leurs. Problème d’autant plus important en cas de répudiation de la femme (divorce oral), ou de décès du père pour l’héritage qu’il peut laisser à ses enfants.
L’une des principales actions de la Fondation Ytto est la lutte contre le mariage de petites filles et la régularisation de milliers de mariages coutumiers par des adouls, et la sensibilisation de la population et surtout les femmes aux dangers que présente cette tradition.
A entendre la description que font les membres de la Fondation Ytto de ces régions, on s’aperçoit qu’il s’agit d’un Maroc profond et oublié. En effet, les problèmes sociaux ne manquent pas non plus, des taux très élevés d’analphabétisme qui atteignent 88% parmi les femmes, et malgré cette dure réalité, 30% d’entre elles ne veulent pas y remédier car trop occupées avec les tâches ménagères, l’éducation des enfants, mais également le refus du mari.
Les familles nomades qui vivent dans des conditions très difficiles (manque de logement, absence d’hygiène...) ne disposent d’aucun papier d’état civil, ce qui ne permet pas à leurs enfants d’être scolarisés, ni d’avoir accès aux services de santé.
L’exploitation économique est le maître mot dans ces régions surtout à Ghefsay dans la région de Taounate où l’on cultive du cannabis. Des femmes, des hommes et des enfants travaillent dur pour des salaires de misère. D’ailleurs, c’est ce qui explique en partie la déperdition scolaire.
Mais la situation des femmes et des petites filles reste celle à déplorer le plus : victimes de violences conjugales, d’exploitation en tant que bonnes dans les grandes villes, de viols. L’une des réalisations de la dernière caravane est le secours de Mennana, victime de viols à répétition, et de ses enfants, qui ont été transférés à Casablanca pour qu’elle se fasse soigner, et que ses petits soient placés dans un centre pour enfance.
Autre réalisation, la création d’associations de jeunes et de femmes avec le soutien de la Fondation afin qu’ils puissent eux-mêmes réclamer leurs droits.
A rappeler que la Fondation Ytto a été créée en 2004, et tient ses subventions principalement d’ONU-femmes, Global women found, le Fonds urgent Africa... Près de 500.000 DH ont été dépensés lors de cette dernière caravane ; ses membres promettent de poursuivre leurs activités même s’ils sont obligés de le faire avec leurs propres moyens.