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"Le réchauffement est un fait. Pour un énorme pays en développement comme la Chine, il est plus urgent et pratique de s'adapter au changement climatique que de chercher à le ralentir", a écrit Zheng Guoguang dans Qiu Shi (Chercher la Vérité).
Ces déclarations interviennent à quelques jours de l'ouverture de la conférence de Copenhague sur le climat, lundi, où la Chine a été appelée à prendre un rôle de "leader", et vont à l'encontre de la ligne officielle, qui prône une action sur les deux fronts.
Yang Ailun, responsable climat et énergie de Greenpeace Chine, a d'ailleurs souligné que la position de Zheng "n'était pas celle du gouvernement" et reflétait probablement un point de vue personnel, ajoutant qu'il n'envoyait pas "un signal très responsable", à la veille de la réunion internationale.
Pour Zheng, le changement climatique pourrait avoir d'effroyables conséquences en Chine, notamment dans le secteur agricole, avec davantage d'épisodes de sécheresse possibles (un fléau récurrent dans le nord du pays) ou d'inondations.
La production de céréales du pays qui doit nourrir 1,3 milliard d'habitants pourrait ainsi chuter de 37% dans la deuxième moitié du siècle, mettant en danger sa sécurité alimentaire.
"Si des désastres climatiques extrêmes survenaient deux fois au plus sur une période de cinq ans, comme une sécheresse de deux ou trois ans, l'impact sur le développement économique et social de la Chine serait incalculable", écrit le météorologue, membre d'un groupe chargé d'élaborer des politiques liées au changement climatique, dans la revue publiée en début de semaine.
La Chine devrait en priorité s'occuper de "réduire l'impact du réchauffement mondial sur sa sécurité alimentaire et renforcer la capacité de résistance de l'agriculture face aux risques climatiques", estime l'expert.
Zheng plaide pour l'augmentation des réserves de céréales et de la productivité, une meilleure protection des terres arables et des ressources hydrauliques.
"Il est effectivement crucial que la Chine s'adapte (au changement climatique) car elle va être très affectée", a reconnu Yang Ailun.
"Cependant, la Chine est le premier émetteur de dioxyde de carbone et a un rôle croissant à jouer dans la lutte contre les émissions", a-t-elle ajouté.