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"Crise de la faim" au Soudan : Le chef d'une ONG fustige la communauté internationale
La décision des juges de la CPI devait être rendue publique à 13h00 GMT dans les locaux de la cour à La Haye.
Dès mardi, M. Béchir a prévenu que la décision de la CPI n’aurait “aucune valeur”. “Elle ne vaudra pas l’encre avec laquelle elle aura été écrite”, a-t-il lancé devant plusieurs milliers de Soudanais, qui l’ont acclamé avant de piétiner des affiches du procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo.
La “tension” était palpable mardi matin au Darfour, selon un responsable de la force de maintien de la paix ONU-Union africaine (Minuad) au Darfour, région de l’ouest du Soudan déchirée par un conflit qui a fait 300.000 morts, selon l’ONU, alors que Khartoum parle de 10.000 morts.
M. Moreno-Ocampo avait demandé le 14 juillet 2008 un mandat d’arrêt contre Omar el-Béchir, 65 ans, à la tête du plus grand pays d’Afrique depuis 1989.
Dans sa requête à la Cour, le procureur avait estimé que le président du Soudan était pénalement responsable du génocide des ethnies four, masalit et zaghawa.
“M. Béchir a, de façon spécifique et à dessein, pris pour cible des civils qui ne prenaient part à aucun conflit, dans l’intention de les détruire, en tant que groupe”, avait-il affirmé.
M. Moreno-Ocampo a accusé également Omar el-Béchir d’être responsable de meurtres, d’extermination, du transfert forcé de population, de tortures et viols, de crimes contre l’humanité, ainsi que de pillages et d’attaques et de crimes de guerre, commis depuis mars 2003.
Le procureur a affirmé mardi avoir des “preuves lourdes” et notamment “trente témoins différents qui diront comment il a tout dirigé et contrôlé”.
Environ 35.000 civils ont été tués lors d’attaques de leurs villages par l’armée soudanaise, appuyée par des milices pro-gouvernementales janjawid. Le conflit a déplacé 2,7 millions de personnes et 100.000 personnes “ont péri de mort lente” dans des camps, de faim et de maladie, selon M. Moreno-Ocampo.
Le procureur de la CPI, seul tribunal permanent compétent pour juger des crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide, enquête depuis 2005 sur le Darfour en vertu d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU.
Le Soudan, soutenu par les pays arabes et africains, s’est efforcé de convaincre le Conseil de sécurité de suspendre pour une période d’un an renouvelable toute procédure contre le président Béchir.
Un mandat d’arrêt aurait “des conséquences dangereuses sur les efforts de paix en cours au Darfour”, a averti mardi La Ligue arabe.
La CPI avait émis des mandats d’arrêt contre le ministre soudanais des Affaires humanitaires Ahmed Haroun et le chef de milice janjawid Ali Kosheib en mai 2007, mais Omar el-Béchir a toujours refusé de les extrader.