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La CGEM tient ses instances dans un contexte de crise : Rien n’ébranle la confiance du patronat marocain

Samedi 26 Juin 2010

La CGEM tient ses instances dans un contexte de crise : Rien n’ébranle la confiance du patronat marocain
Une bonne centaine de patrons d’entreprises marocains sont venus applaudir leur «capitaine», Mohamed Horani, à l’issue de l’AG de la CGEM. La salle Casablanca du Royal Mansour Méridien était archicomble ce jeudi 24 juin 2010. Le patronat marocain, sous ses différentes coutures, ne peut, pour rien au monde, rater une telle rencontre, désormais fort médiatisée. «Moment fort» dira-t-on de la Confédération des entreprises du Maroc.  Un «non événement», probablement, pour le Maroc d’en bas.  On n’y annonce pas les stratégies, ni des projets concrets.
Dans ce genre de manifestation, le syndicat du patronat marocain se doit, avant tout, de rassurer sur son avenir.  C’est chose faite, après tout.  Les  chefs d’entreprises, réunis à l’occasion de cette Assemblée générale très ordinaire, ont entendu et vu leur président brosser un beau tableau, plutôt «impressionnant», de l’économie nationale : tout peut aller pour le mieux et qu’une croissance vigoureuse de l’économie marocaine est possible, semble dire le président de la CGEM, dans son discours, lu avec application devant l’assistance. Ni le choc de la crise économique et financière internationale, ni les dernières mesures d’austérité annoncées par nos partenaires européens, ne peuvent ébranler les certitudes de M. Horani : «Nous avons une profonde conviction de la capacité de nos entreprises à construire l'avenir par l'amélioration de leur compétitivité, et par la création de produits et de services novateurs à très forte valeur ajoutée ». Même si, aux yeux du Comité de veille stratégique, la profondeur de la crise a modifié fondamentalement la donne, le «patron des patrons», croit fermement que «Le Maroc est, fort heureusement, dans un cycle décennal de croissance relevée , ininterrompue, d’amélioration du niveau de vie et de baisse de la pauvreté, soutenu par des réformes structurantes».
Entre discours de complaisance et langue de bois, on ne sait plus à quel saint se vouer. Il y a, d’abord, ce constat: non seulement la crise n’est pas finie, mais les déséquilibres, on peut dire, sont pires qu’avant. En plus des déséquilibres structurels propres à l’économie marocaine (déficit de la balance des paiements, déséquilibre menaçant de la balance commerciale), le CVS parle désormais de «déséquilibres potentiels», en lien avec la chute des exportations (déjà faible en raison de l’étroitesse de l’offre exportable). De plus, la flambée du chômage en Europe n’est pas sans conséquences sur le Maroc, via la précarité qui menace les MRE et donc l’irrégularité des transferts.
Certes, pour l’heure, on n’est pas encore dans cette configuration, mais il est de bon sens de redouter le pire. Reste à savoir si la mise en place d’un nouveau modèle de croissance vigoureux pourra se passer de l’impulsion et de la coordination de l’Etat. Les mesures de soutien mises en place par le CVS, en faveur de certaines entreprises exportatrices sont-elles suffisantes pour sauver l’emploi ? Quelle est la part de responsabilité du secteur privé dans cette stratégie de relance ? Le président de la CGEM dit vouloir s’«affranchir  du cliché qui nous colle de manière injuste à la peau, d’être un classique organisme de lobbying et de doléances. Nous comptons résolument assumer entièrement notre part de responsabilité, outre celle de création de la valeur dont nous continuerons  à nous  acquitter de manière encore plus efficiente».
Les derniers rapports de conjoncture nationale et internationale demeurent cependant  confus et fort contradictoires. Pour sa part, le président du patronat marocain, intégrant les dernières données économiques disponibles et les scénarii mis en place par les pouvoirs publics, confirme la résilience de l’économie marocaine, qui a pourtant «réussi une croissance de son PIB de 5,6 % en 2008 et 5,2 % en 2009. La croissance de notre PIB pour l'année en cours est prévue à 3,5% par la loi de Finance 2010 et pourrait dépasser les 4% selon les dernières déclarations du ministre de l'Economie et des Finances». Et d’ajouter, «nous sommes toutefois interpellés par la fragilité de notre balance des paiements qui est désormais déficitaire». C’est un petit peu l’histoire du «verre à moitié plein». Si le printemps fut moins florissant, on se demande quel temps fera cet été? 

Abdelouahed Kidiss

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