Placée sous le Haut patronage de S.M le Roi Mohammed VI, l'édition 2015 s'est ouverte, vendredi dernier dans la cité ocre.
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Les invités de marque se sont ainsi succédé sur le tapis rouge pour la traditionnelle montée des marches pour le plus grand bonheur de leurs fans, venus nombreux les acclamer et, si possible, leur serrer la main, parmi lesquels Willem Dafoe, Abbas Kiarostami, Fatih Akin ou encore Bill Murray, qui, avec son sens d'humour habituel, a longuement échangé avec l'assistance dans l'attente, plus tard dans la soirée, de la projection, notamment place Jemaâ El Fna, du film Rock the Kasbah de Barry Levinson, tourné entièrement au Maroc et dans lequel il campe le rôle principal.
D'ailleurs, un hommage appuyé a été réservé à ce monument du cinéma international lors de cette soirée d'ouverture où il a reçu l'Etoile d'Or du Festival des mains de la cinéaste Sophia Coppola, fille du grand cinéaste américain Francis Ford Coppola qui n'est autre que le président du jury.
Ouvrant le bal, Francis Ford Coppola a tenu à remercier SM le Roi Mohammed VI et SAR le Prince Moulay Rachid, Président de la Fondation du Festival international du film de Marrakech, pour l'avoir honoré en tant que président du jury.
Il s'est également dit heureux de se retrouver de nouveau au Maroc, pays qu'il porte dans son cœur avant d'annoncer l'ouverture solennelle du Festival suivi des autres membres du jury, chacun dans sa langue.
Présidé par Coppola, le jury se compose d'Amal Ayouch (actrice-Maroc), Sergio Castellito (acteur, réalisateur-Italie), Richa Chadda (actrice-Inde), Anton Corbijn (réalisateur-Pays-Bas), Jean-Pierre Jeunet (réalisateur -France), Naomi Kawase (réalisatrice-Japon), Olga Kurylenko (actrice -Ukraine), Thomas Vinterberg (réalisateur-Danemark) et Sami Bouajila (acteur, France/Tunisie). Ensemble ils auront la lourde tâche de départager les quinze longs-métrages en compétition officielle qui célèbre cette année les jeunes et la diversité.
Au total, 93 films représentant 33 nationalités seront projetés, toutes sections confondues (compétition officielle longs-métrages, Cinécole, Coup de cœur, hors compétition, projections à Jemaâ El Fna, autodescription) lors de cette édition qui met à l'honneur le cinéma canadien.
Le cinéaste américain Francis Ford Coppola a, par ailleurs, souligné, samedi dans la cité ocre, que cette messe cinématographique se distingue des autres rendez-vous internationaux du 7ème art, en ce sens qu'elle a "quelque chose de différent". "Pour moi Marrakech et le Festival du cinéma de Marrakech ont quelque chose de différent", a-t-il fait savoir lors d'une conférence de presse que cette icône vivante du cinéma international a animée en compagnie des autres membres du jury.
Et le réalisateur de grands films à succès de préciser qu'au Festival de Marrakech, le cinéma se présente et s'apprécie "en tant que tel".
Affichant son attachement pour le Maroc, "beau pays qui a une belle histoire" et où il aime y être avec sa famille, Francis Ford Coppola a, en outre, relevé que le cinéma passe par un tournant et a un rôle à jouer en tant que force d'unification pour promouvoir les valeurs de l'amour, la tolérance et la paix. Il s'est dit convaincu que le cinéma et l'art, en général, peuvent changer le monde, à condition que les artistes soient libres et maîtres de leur art.
Coppola n'a, par ailleurs, pas manqué de souligner les nobles valeurs de l’islam qui prône la tolérance, la clémence et la miséricorde, rappelant, à cet égard, que c'est bien la civilisation arabe qui "nous a donné les mathématiques et les sciences qui nous ont permis d'arriver là où on est".
Revenant sur la compétition officielle du Festival, il a affirmé que le lauréat de l'Etoile d'Or sera choisi sur la base de discussions et de la préférence majoritaire des membres du jury.
Prenant à son tour la parole, la comédienne marocaine Amal Ayouch a entériné qu'en métier de cinéma les choix se font en fonction de la qualité. En réponse à une question sur le rôle du cinéma à la lumière de la situation d'instabilité qui prévaut actuellement dans le monde, le comédien et réalisateur italien, Sergio Castellito, a indiqué que l'artiste a le devoir de contribuer à la lutte contre la violence et de propager la vision d'un avenir optimiste.
Même son de cloche chez l'actrice indienne, Richa Chadda, pour qui "il revient aux artistes de diffuser les messages de l'amour, la paix et l'espoir tout en allant de l'avant pour contrer la tendance de la division et la séparation dans les esprits".
Dans le même ordre d'idées, le comédien franco-tunisien, Sami Bouajila, a indiqué qu'il essaie toujours d'incarner des personnages et non des stéréotypes, soulignant l'importance de mettre en avant l'aspect cinématographique et le spectacle avant toute chose. "On ne peut choisir un rôle pour la seule raison politique. L'art doit passer avant tout", a-t-il insisté.
Sur un autre registre, le réalisateur français, Jean-Pierre Jeunet, a fait remarquer que le cinéma est un moyen international de communication, un film ayant le même effet là il est projeté. Pour sa part, la réalisatrice japonaise Naomi Kawase a estimé que faire un film, c'est comme faire pousser une plante et que l'important est que les choses deviennent par la suite plus claires. Evoquant la question genre en matière de cinéma, l'actrice ukrainienne Olga Kurylenko a indiqué que les femmes sont assez investies dans le métier de réalisation et qu'elles font de plus en plus de films.